Cassagne - Le Castéras Demeure des Labouche et Frères

Dans la commune de Cassagne, une demeure cachée des regards, au niveau de la place de la mairie et de l’école a appartenu à une illustre famille toulousaine : les Labouche.

Chacun d’entre nous, à un moment donné, avons eu entre les mains une carte postale sortie des imprimeries Labouche et Frères, située place du Capitole sous les arcades.

La maison domine la vallée du Lens et était dénommée le Castéras, située sur une « motte », comme on l’appelle en Comminges, qui faisait pendant à la motte du Riou, elle-même située sur l’autre rive près du pont du 18^ème de la Caraou.

« Son nom évoque l’existence d’un gros château », expliquait le maire Joseph Blanc dans la monographie de Cassagne : « c’était un véritable camp retranché solidement fortifié. Un groupe de soldats devait y stationner en permanence pendant le Moyen Âge, notamment pour assurer la sécurité de la population des alentours et lui offrir un refuge en cas de danger. Elle a conservé la trace des fossés qui la ceinturaient et sont aujourd’hui empruntés par le chemin du Barry, mais du mur d’enceinte qui la couronnait encore vers le milieu du XIX ème siècle, il ne reste que quelques éléments intégrés dans la façade Nord des constructions actuelles. »

L’évocation du château du Castéras est encore présente dans la légende du « trésor perdu du Castéras ». La tradition populaire rapporte qu’à l’occasion d’un affrontement particulièrement violent face aux Sarrazins qui ravageaient le pays, les derniers défenseurs du Castéras assiégés et sur le point d’être capturés, s’échappèrent précipitamment par un souterrain secret qui les menait, en passant sous le lit du Lens, jusqu’à la motte du Riou.

L’histoire ne raconte pas si les Labouche, qui firent du Castéras leur résidence secondaire en 1871, retrouvèrent le dit trésor.

Par contre les cassagnards se souviennent encore des aménagements réalisés par la famille dans le superbe parc qui descendait jusqu’au Lens : « je me souviens petit avoir fait du canoé en bas du Castéras, sur le Lens. Il y avait également un court de tennis emménagé », raconte un habitant.

En 1897, Jeanne Labouche, célibataire, ouvre largement la maison de campagne du Castéras, qu’elle a hérité, à ses frères et à leur famille, ils y passeront de nombreuses vacances scolaires. En 1959, Suzanne Labouche reste la seule propriétaire du Castéras de Cassagne.

Dans les années 80, le Castéras est racheté par la commune de Cassagne et réhabilité partiellement (toitures, murs de soutènement) avant d’être revendu dans les années 2000 à un particulier. Les terrains, bois et dépendances sont conservés par la commune avec en particulier la fontaine du Barry du 17^ème siècle. Celle-ci servait du temps des Labouche d’approvisionnement en eau potable pour les villageois et les animaux.