Photos de l'usine de Claude Rigal
Article dans la Gazette du Comminges
du 13 mai 2020
Claude Rigal, l’habitant passionné d’histoire locale :

Claude Rigal, est un passionné de l’histoire locale. Le local ne se limitant pas à Salies du Salat, mais également aux communes de la Communauté Cagire Garonne Salat. Autour de lui ouvrages anciens, annuaires du 19ème, 20ème, cartes postales, plans. Parfois chinés aux puces de Saint-Sernin, récupérés dans des ventes aux enchères, des vides greniers, donnés par des amis…
Une mine de documents qui lui a permis de retracer des histoires ou des bribes d’histoires mises bout à bout et d’écrire plusieurs documents sur la région de Salies et Saint Martory.
Une passion qui date de sa jeunesse, active, car il cumulait plusieurs emplois pendant les vacances scolaires: un emploi à la pâtisserie La Paysanne et l’après-midi il s’occupait du mini-golf situé sur l’ancienne rue du Préventorium (aujourd’hui rue de la Fontaine Salée), le golf de M. Artigues qui fermera ses portes dans les années 70.
« Ce mini-golf jouxtait l’ancienne poste qui avait été transformée en Syndicat d’initiative. Moi de temps en temps j’allais y faire un tour, et ils avaient récupéré tout un carton de cartes postales et de photos de Salies. Je les avais triées et c’est comme ça que j’ai commencé à m’intéresser à la vie locale. Je connaissais des gens aussi comme J.F. Dedieu qui étaient la mémoire de Salies. Et j’ai toujours continué à interroger les anciens du coin. »
La création de l’Usine à Sel :
Au début de l’année 1884, alors que l’établissement de bains a démarré ses activités, une demande de concession des gisements de sel est déposée par la Société Anonyme de Recherches de Gisements Salifères. Cette société a été formée pour mettre en application les procédés d’extraction du sel mis au point par l’ingénieur PICARD. Ces procédés nécessitaient, outre la présence d’un banc de sel gemme, une force hydraulique importante et la ville de Salies semblait réunir ces deux conditions.
Cette concession est demandée pour les éventuels gisements salifères pouvant se trouvant sur le territoire des communes de Salies, Montsaunés, Lestelle, Beauchalot, Figarol, Mane, Touille, Cassagne et Mazéres. Cette concession engloberait le périmètre de protection que réclame la Société Cazavet, Caubére et Compagnie fondatrice et propriétaire des thermes de Salies.

En concurrence : l’établissement thermal et la future usine :
La chose est grave du côté de la municipalité, car en même temps venait de démarrer le 1er établissement thermal de Salies du Salat : trois points essentiels inspirent les plus vives inquiétudes et le Conseil décide d’attirer l’attention de l’administration sur eux.
Tout d’abord l’exploitation de la (future) mine de sel risque de tarir ou de faire diminuer sensiblement le débit de la source salée propriété de la ville et concédée à la Société Cazavet, Caubére et Compagnie.
En second lieu on s’inquiète du fait que la société de la mine de sel pourrait bien chercher à exploiter soit l’eau salée soit les eaux mères en créant un établissement de bains similaire à celui qui existe déjà sur la commune et qui vient tout juste d’ouvrir ses portes.
Le troisième point reflète l’inquiétude de beaucoup de Salisiens: à force de pomper et d’extraire du sel il va se former d’énormes cavités souterraines qui s’effondreront provoquant des affaissements de terrains.
Mais tout le monde finit par se mettre d’accord et les travaux de construction d’une usine furent entrepris sur la rive droite du Salat. Un canal fut également creusé; partant de Touille il longe le quartier de la Raïx puis entre dans la commune de Salies par le quartier de Saint Vincent et rejoint le Salat au Bout du Pont après avoir alimenté la centrale hydroélectrique de l’usine. Cette centrale générait environ 3000kW/h, puissance considérable pour l’époque et permettait d’alimenter toute l’usine.
