Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Biodiversité  |    |  Laurent Radisson  |  Actu-Environnement.com

« L'érosion de la biodiversité des insectes, de plus en plus décrite et analysée dans les travaux scientifiques, représente une grave menace pour nos sociétés », alerte l'Académie des sciences dans un avis publié le 26 janvier. Cet avis s'accompagne d'une publication dans sa revue scientifique Les Comptes Rendus Biologies.

Bien qu'il soit difficile à documenter, de nombreuses études confirment le déclin des insectes tant en termes d'abondance que de diversité. C'est le cas de l'étude allemande de 2017 qui montrait qu'en 27 ans plus de 75 % de la biomasse des insectes volants avait disparu. Quatre causes principales expliquent cet effondrement, rappelle l'Académie : la très forte conversion des milieux terrestres, l'usage « croissant et non ciblé de pesticides à haute toxicité » dont les néonicotinoïdes, le dérèglement climatique et les espèces exotiques envahissantes.

Or, les insectes ont un rôle vital pour l'homme. « Présents dans tous les écosystèmes terrestres et comportant plus d'un million d'espèces, ils assurent des services essentiels comme la pollinisation, le recyclage de la matière organique et une participation à la plupart des réseaux alimentaires. L'ensemble de ces services représente une valeur monétaire de plusieurs centaines de milliards d'euros à l'échelle mondiale », indique l'avis. « En outre, les insectes sont un maillon dans des chaînes alimentaires et leur disparition fragilise tous les insectivores, en premier lieu les oiseaux dont les densités peuvent chuter consécutivement, précise Philippe Grandcolas, co-auteur du rapport scientifique, dans une interview au Journal du CNRS. La cascade d'effets qui en résulte nous expose à un bouleversement des écosystèmes dont il est très difficile de prédire l'ampleur et la gravité ».

Face à ce constat, l'Académie formule une série de recommandations parmi lesquelles la mise en place de suivis à long terme des populations d'insectes et la revalorisation de leur image. Mais aussi des recommandations beaucoup plus opérationnelles comme la limitation du développement de nouveaux élevages ou de nouvelles cultures, qui contribuent à la conversion des milieux, ou encore « une réduction significative de l'usage des pesticides ». Un message qui prend toute son importance alors que le Gouvernement vient de réautoriser certains usages des néonicotinoïdes.

Tag(s) : #Environnement, #Agriculture
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :