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Marsoulas - Notre-Dame du Bon Secours La chapelle des Mineurs

A lire sur LA GAZETTE DU COMMINGES du 21 mars 2018

Marsoulas

Pourquoi une chapelle du nom de Notre-Dame de Bon Secours ?

C’est un bâtiment de dimensions modestes à l’entrée du village de Marsoulas, sur le RD 62 en venant de Cassagne. La date de son édification reste floue dans la mémoire des habitants. Sa construction serait légèrement antérieure à 1866. Elle est évoquée dans la  Semaine Catholique de Toulouse du 29 avril 1866 : «à l’occasion de son passage dans le doyenné de Salies, Monseigneur l’Archevêque (qui était Mgr Félix Desprez de Toulouse, futur cardinal) a bien voulu bénir un petit sanctuaire élevé par les habitants de Marsoulas près Cassagne, sous le vocable Notre-Dame de Bon Secours. »

Le sympathique jeune maire Alexandre Ader, originaire de la commune, explique le pourquoi de cette chapelle : « pour moi il y a deux versions à l’édification de cette chapelle. Pour certains elle a été construite pour rappeler le souvenir d’un groupe de mineurs écrasés par l’effondrement d’une galerie dans une des mines de gypse qui était sur la commune de Marsoulas, mais la deuxième version me parait plus plausible. Je pense qu’elle aurait été construite par des mineurs qui, suite à un accident dans la mine, avaient réussi à s’en sortir sains et saufs et en remerciements, ils ont dédiés cette chapelle à Notre-Dame du Bon Secours. »

« Marsoulas est un vrai gruyère », poursuit Alexandre Ader. « Sous la mairie il y a une galerie qui fait dans les 900 mètres de long, et il ne faut pas s’aventurer dans les champs du côté du Charrot, car il subsiste des puits de ventilation qui peuvent s’avérer dangereux. »

Des carrières de gypse, d’où on tirait le plâtre, Marsoulas en regorgeait, de même que les communes riveraines du Lens: Cassagne, Betchat et Escoulis. Il faut se rendre sur le site internet de la commune de Cassagne « cassagnevillage.free.fr »,  tenu par Jean-Michel Cazabet, pour avoir plus de renseignements.

Les carrières de plâtre :

« Le gypse se rencontre sous forme d'épaisses couches d'une roche tendre et friable de couleur grisâtre ou tirant sur le blanc », écrit’il. « Il était vraisemblablement exploité dès le XVIIème siècle et son extraction interrompue au lendemain de la guerre 14-18 a repris récemment à Escoulis et Betchat selon des méthodes industrielles.
Les anciens « chantiers », comme on appelle encore les carrières de plâtre, s'ouvraient par un puits vertical sur les parois duquel on taillait un escalier en colimaçon. Lorsqu'on avait atteint la couche de gypse, l'extraction se poursuivait en galeries horizontales.
Ces puits d'une hauteur variable de 10 à 30 mètres, avaient un diamètre restreint au niveau du sol (5 mètres environ) et ils s'élargissaient progressivement jusqu'à une vingtaine de mètres au fond.
 L'exploitation se faisait au pic et les pierres étaient remontées à dos d'homme ou dans des paniers par l'étroit escalier tournant. Les infiltrations d'eau, fréquentes, étaient primitivement évacuées vers la surface à coups de seaux. Plus tard, on installa au fond des puits des pompes à mains, travail pénible qui, aux dires des anciens, rendait généralement bossu le préposé au pompage. L'extraction du gypse n'était pas exempte d'accidents et l'on sait, par exemple, que la chapelle de Marsoulas a été construite pour rappeler le souvenir d'un groupe de mineurs écrasés par l'effondrement d'une galerie.
Une fois remonté à la surface, le gypse était cuit dans des fourneaux spéciaux, puis écrasé pour être réduit en poudre. Cette opération était réalisée d'abord à l'aide de massues de bois cuirassées de lames de fer, jusqu'à l'apparition des moulins à plâtre du Lens. La dernière installation connue de cuisson et de broyage se situait à l'emplacement de la centrale hydroélectrique, en aval de Bouque de Lens, en bordure de la route de Roquefort.
Les anciens chantiers de plâtre sont aujourd'hui remplis d'eau ou comblés par des éboulements. »

La tempête Klaus de 2009 emporte le toit :

Quant à la chapelle elle a été régulièrement entretenue au cours des siècles. Les derniers travaux remontent à 2009 - 2010. Le maire raconte : « cela faisait une dizaine de mois que j’avais été élu à la mairie. Le 24 janvier 2009, il y a eu une tempête sur tout le Sud-Ouest, avec des rafales de vent à 140kms/h, la tempête Klaus. J’étais chez mon frère, pas loin de la chapelle, il y a eu une rafale énorme et j’ai vu le toit de la chapelle s’envoler. Ensuite nous avons eu des aides pour le refaire entièrement et consolider également les murs par des tirants et des croix de Saint-André. »

Aujourd’hui l’intérieur reste délabré. On peut voir encore la trace d’un retable avec des colonnes latérales. Au-dessus une niche vide ou devait se trouver la statue de Notre-Dame du Bon-Secours et qui depuis, a été mise à l’abri dans l’église paroissiale.

Tag(s) : #Comminges, #La Resistance et les Villes Médaillées, #Patrimoine
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