67 ème commémoration du 10 juin 44
Discours de Jean-Pierre Blanc du 11 juin 2011
les photos ici> Marsoulas-10-juin-2011
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Nous voici réunis, une fois de plus devant le monument rappelant le sacrifice de nos vingt-sept martyrs lâchement assassinés par les Nazis en ce 10 juin 44 et dont nous célébrons aujourd'hui le soixante septième anniversaire.
Si les témoins disparaissent peu à peu, si nous-même prenons inéluctablement de l'âge, la ferveur et l'émotion continuent à nous rassembler en ce lieu afin de crier encore et toujours la même indignation que clamèrent nos prédécesseurs à la vue de tant d'horreurs.
C'est ici, devant ces pierres chargées d'histoire, que nous devons accepter de voir et de comprendre ce qu'il peut y avoir de pire chez l'homme mais aussi de le dire et le redire, afin que de tels agissements ne puissent se reproduire.
Notre présence ici doit être bien plus qu'un "instant" de devoir de mémoire que nous assurons, mais surtout un cri d'éspérance pour que nos jeunes générations soient épargnées par de telles atrocités.
Nos tous jeunes enfants ici présents doivent échaper à de telles menaces et pouvoir espérer grandir et vivre dans la dignité.
Comme je vous le disais au début de mon propos, les témoins disparaissent, mais aussi beaucoup de nos amis qui depuis 1944 venaient chaque année se recueillir devant cette stèle.
Je citerai Jean-Albert de Cassagne, refusant le STO, il franchit péniblement les Pyrénées accompagné de trois camarades avant d'être interné momentanément en Espagne. Il put ensuite rejoindre les Forces Françaises Libres et participer activement aux différentes campagnes d'Afrique. Il combattit à Montecasino avant de débarquer en Provence, à la Croix Valmer, plus exactement, et pourchassa l'ennemi. Jusqu'à leur victoire finale le 8 mai 1945.
CASSAGNE - Jean Albert, grand résistant et combattant, est décédé
Nous penserons aussi à Paul Cazenave, ancien combattant de la guerre d'Algérie, Président Cantonal de la FNACA du canton de Boulogne. Il fût toujours présent à nos cérémonies accompagné de camarades venus à Marsoulas, devant le monument ou les noms de son oncle, sa tante, ses cousins et cousines étaient gravés à jamais dans le marbre dressé devant lui.
Nous ne reverrons pas non plus José Ramos, ancien guerillero, époux de Conchita. Il ne manquait jamais la commémoration du 10 juin venant spécialement de Toulouse.
Enfin et plus modestement, je voudrais que nous ayons une pensée pour Madame Ghelardini Lucienne, de Cassagne, qui pendant soixante six ans est venue fleurir les tombes des victimes en souvenir de cette effroyable journée.
Leur présence d'autre fois , tout comme la votre aujourd'hui, autour de ce monument, nous rassure quant à la nature et au bien fondé de notre démarche.
Puissions-nous, longtemps encore, nous retrouver en ces lieux pour témoigner notre fidélité au souvenir de nos martyrs mais aussi pour participer à l'avènement d'un monde nouveau que nous souhaitons plus humain et plus fraternel.
Les gerbes ont été déposées devant le monument commémoratif par:
Monsieur le Sous-Préfet de Saint-Gaudens
les représentants
* du Conseil Régional
* des Médaillés Militaires
* des Croix de Guerre et Valeur Militaire
* des Maginot 39/45
* de la FNACA du Comminges
* de l'ANACR
* des Médaillés de la Résistance Française
* des Garibaldiens
* de la Commune de Marsoulas
à suivre....
66 ème commémoration du 10 juin 44
Discours de Jean-Pierre Blanc du 11 juin 2010
délégué au souvenir de la Commune de Marsoulas.... (et bien plus que cela...)
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs
Le délégué au souvenir de la commune Martyr de Marsoulas ne peut que se réjouir de votre présence fort nombreuse à cette cérémonie commémorant le massacre du 10 juin 44 et rappelant l'horreur que celui-ci a pu représenter et représente encore à nos yeux.
Il y a quelques années; Monsieur le sous-Préfet de Saint Gaudens, venu se recueillir ici en de pareilles circonstances, avait émis le souhait de voir beaucoup de jeunes enfants et adolescents regroupés autour des rescapés, des familles des victimes, des combattants et résistants, de tous ceux qui ne veulent pas oublier.
Ce souhait est aujourd'hui exaucé puisque sont venus se joindre à nous de nombreux lycéens de la région toulousaine désireux de connaitre, de comprendre le drame dont fût victime le population innocente de notre village, écrasé par la barbarie nazie.
Après avoir exposé dans quelques instants leurs sentiments sur cette période douloureuse, ils repartiront,j'en suis sûr, vers leur lycée respectif pour témoigner à leur tour, encore avec plus de force, sur un passé récent à ne pas oublier pour préserver l'avenir.
Au cours de l'année écoulée, des amis fidèles à nos commémorations nous ont quittés.
Tout d'abord Marie Hernando et Mauricette Segur qui vécurent l'essentiel de leur vie à Marsoulas.
Demeurant dans la partie haute du village, toutes deux échappèrent aux balles allemandes ce 10 juin 44. Après s'être cachées pendant la fusillade elles quittèrent le village pour se réfugier aux alentours.
Nous ne reverrons plus non plus notre ami Jean Durand de Saint Martory. Jeune résistant, il fût arrêté, emprisonné à la prison Saint Michel à Toulouse puis déporté à Buchenwald. Revenu il consacra une partie de sa vie à la défense des Droits de l'Homme, droits dont il fût atrocement privé au cours de sa captivité.
Président du Comité Départemental de la Résistance, il ne cessera d'animer les différentes associations patriotiques auxquelles il appartenait et occupait le poste de président, vice-président ou secrétaire. C'est à ce titre qu'il tenait à venir à Marsoulas et voulait que ce modeste village reste le témoignage pour notre région, des combats et des valeurs de la Résistance. Il s'associe pleinement à la création de la médaille commémorative du souvenir. Voyant chaque année de plus en plus de drapeaux et de monde devant cette stèle, il était heureux de savoir que son engagement dans la Résistance, son combat, celui de ses camarades encore vivants, ou disparus, ne serait pas oublié et n'aurait pas été vain.
Je citerais enfin notre ami à tous et voisin le général Maurice Boube. Présent à toutes les manifestations patriotiques il attachait une importance particulière aux commémorations de Marsoulas.
Partis trop vite, ils restent pour nous des exemples. Puisse cette jeunesse venue aujourd'hui à Marsoulas combler le vide créé par leur départ. Puisse t' elle reprendre le flambeau, témoigner à son tour des valeurs de la Résistance et des hommes qui la composèrent au gré des circonstances. Puisse t' elle enfin nous rappeler que rien n'est gagné d'avance, qu'il convient de rester vigilant pour que nous puissions voir l'avènement d'un monde plus humain et plus fraternel.
Les gerbes ont été déposées devant le monument commémoratif par:
Monsieur le Sous-préfet de Saint-Gaudens
Monsieur le président du Conseil Régional
Monsieur le Vice-président National de l'Ordre du Mérite
Monsieur le Président départemental des Croix de Guerre
Monsieur le délégué Midi-Pyrénées de l'Association Nationales des Médaillés de la Résistance Française
Monsieur le Président départemental de l'association nationale des Anciens combattants et de la Résistance
Le représentant des Garibaldiens
Monsieur le Président départemental de la FNACA
Monsieur le Maire de Marsoulas
Étaient également présents :
Monsieur Elbaz président départemental et vice-président National de l'Ordre National du Mérite
Les jeunes méritants du Lycée Salièges, Lycée Raymond Naves, Jean Jaurès et René Cassain
Monsieur Baglan Inspecteur d'Académie
Monsieur Vieillard
Médailles commémoratives remises à:
Monsieur le sous-préfet de Saint-Gaudens
Monsieur Elbaz Ordre du Mérite pour
l'intérêt porté et manifesté à la Résistance eu devoir de mémoire
Monsieur le Commandant de gendarmerie de Saint Gaudens pour sa présence assidue aux cérémonies du 10 juin
Monsieur André Busato président cantonal de la FNACA représentant le président départemental
Monsieur Gérard Laguerre président de la section des Anciens Combattants de Saint Martory pour le fort intérêt porté aux morts de la Résistance et la réhabilitation de leurs actions.
Jacky Bonzon présent au maquis de Betchat le 10 juin 44 et rare témoin du drame
Henri Eychenne 95 ans survivant du massacre
Monsieur Fauroux Pierre ancien conseiller général et maire de Sainte Croix pour sa fidélité aux cérémonies de Marsoulas et son action en faveur de la Résistance.
et il y avait du monde aussi au traditionnel verre de l'amitié
dont Jeannette Blanc, mère de Jean-Pierre Blanc et épouse du maire Jean Blanc ( maire en poste au moment du massacre et qui a négocié sa vie en échange de l'arrêt des assassinats des villageois ce jour là. Le massacre s'arrêta au bout des 27 victimes)