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Agriculture

 

Les candidats d'»Ensemble, vivons de notre terre!» se sont retrouvés à la ferme de la Hajolle à Castillon de Saint-Martory (photoDDM.ZG)
Les candidats d'»Ensemble, vivons de notre terre!» se sont retrouvés à la ferme de la Hajolle à Castillon de Saint-Martory (photoDDM.ZG)

Du 16 au 31 janvier 2019 vont se dérouler les élections des Chambres d'Agriculture. La Coordination Rurale et la Confédération Paysanne de Haute-Garonne feront liste commune sous le nom : «Ensemble, vivons de notre terre!»

Les 28 co-listiers se sont retrouvés à Castillon de Saint-Martory. En tête de liste : Matthieu Solle, 37 ans, de Nizan-sur-Gesse. Parmi les 28 candidats figurent neuf Commingeois.

Thierry Laplaige-Taurines, second de la liste développe les propositions du groupe

- Pourquoi cette liste commune?

- Nous déposons une liste jeune et commune car nous voulons arriver à ce que la Chambre d'Agriculture revienne à des agriculteurs qui ont besoin de reprendre la main sur des structures qui ne sont plus représentatives de leurs besoins. Nous voulons que l'agriculteur vive de son métier. L'agriculteur ne maitrise plus son agriculture.

Qui la maitrise?

- Les coopératives, qui viennent vous porter des produits en disant «il faut mettre ça dans le champ» et les centres de gestion. La comptabilité, c'est elle qui gère aujourd'hui notre exploitation. Exemple : on vous dit d'investir, l'année d'après le prix des céréales baisse, et donc il faut faire un peu plus de travail à côté pour compenser. Ce sont tous ces organismes qui maitrisent aujourd'hui la ferme de l'agriculteur et celui-ci n'est plus en capacité de gérer lui-même sa ferme.

- Qu'en est t'il des retraites?

- Je suis petit fils d'agriculteur. Mon grand père touchait 800€ par mois en ayant travaillé toute sa vie. Il faut revaloriser les retraites afin de pouvoir arriver jusqu'au SMIC.

- Et les aides à l'installation?

- C'est une aberration, car aujourd'hui un jeune qui s'installe, quand il touche sa dotation de jeune agriculteur, il doit en redonner une partie à la Chambre d'Agriculture : le dossier d'installation coute 1 330€, si le jeune change son modèle en cours d'installation, chaque avenant au dossier coute entre 500 et 800€. Le service de la chambre d'agriculture est un service public, il devrait être gratuit. Et nous on veut lui offrir la gratuité de son installation et surtout qu'il y ait de l'accompagnement pendant les 4 premières années de son projet.»

- La mondialisation accentue les crises agricoles?

- Le problème de la mondialisation, du côté céréalier que je connais car c'est la branche que je pratique, c'est que nous avons voulu faire de la quantité au détriment de la qualité. Mais aujourd'hui à l'échelle européenne et mondiale, tous les pays sont arrivés au même point que nous, on a un excédent de quantité énorme et donc notre produit n'a plus aucune valeur.

- Des solutions?

- On veut arriver à réduire cette quantité et à produire de la qualité. Il faut revenir 20 ans en arrière, à la production de nos parents ou grands parents. Moi je suis contre le fait de dire : on touche des primes. Moi quand je vais au magasin, j'achète quelque chose, je paye un produit. Nous, on veut qu'on nous paye aussi notre produit.

- Mais pour faire ce que vous dites, il faudra abandonner certaines pratiques de l'agriculture d'aujourd'hui?

- Non. Il faut accompagner toutes les pratiques de l'agriculture, autant le bio que le conventionnel, parce que selon les secteurs géographiques on ne peut pas faire une agriculture ou l'autre. Il y a des méthodes qui sont plus adéquates à certains secteurs qu'à d'autres. Ensuite, concrètement il faut revenir à des quotas.

- Des quotas, comment?

- Par exemple, l'agriculteur sur son exploitation au lieu de lui dire de faire du blé dur et du blé tendre, on lui dit tu peux faire tant d'hectares de blé dur et là dessus il y a une convention de travail. Aujourd'hui on prend le problème à l'envers : on produit avant d'avoir vendu. Ce que nous voulons faire nous, c'est de produire en ayant l'objectif de savoir ce qu'on va vendre à la fin. A ce jour, l'agriculteur marche à l'aveugle : il produit, il sème, puis à la récolte, s'il récolte 50 quintaux de blé dur ou de blé tendre à l'hectare, il ne sait pas encore combien il va vendre. Il faut reprendre le problème à l'envers.

Toutes les propositions sur le site : coordinationrurale.fr et https://www.confederationpaysanne.fr/

Agriculture : «ne plus laisser les autres décider pour nous»

Ensemble, Vivons de notre Terre !!

La seule liste qui veut changer de modèle

Elections à la Chambre d’agriculture de la Haute-Garonne et la Chambre Régionale Occitanie – du 14 au 31 janvier 2019

  1. Mathieu SOLLE, 37 ans, Nizan sur Gesse, Porc noir de Bigorre - Haricots tarbais - Bovins viande race gasconne – CUMA, candidat à la Chambre Régionale.

  2. Thierry LAPLAIGE-TAURINES, 31 ans, Lux-Lauragais, Céréales – ETA, candidat à la Chambre Régionale.

  3. Myriam ARAY, 30 ans, Saux et Pomarède, Agneaux – Fromages - Vente directe - Pastoralisme.

  4. Jonathan KIRCHNER, 32 ans, Fontenilles, Agneaux – Vente directe – Pastoralisme – Agriculture Biologique.

  5. Cédric SAGUE, 38 ans, Boutx, Ovins viande – Vente directe

  6. Eloïse POSSAMAÏ, 33 ans, Caraman, Elevage équin – Loisirs équestres – Compétition

  7. Eric GENDRE, 51 ans, Castelnau d’Estretefonds, Vin de Fronton – Céréales - Agriculture Biologique - ETA

  8. Jean-François ZANETTI, 58 ans, Muret, Céréales – Irrigation.

  9. Marie-Paule SIRGAN-FEUILLERAT, 56 ans, Longages, Maraîchage – Arboriculture – Vente directe – Agriculture Biologique, candidate à la Chambre Régionale.

  10. Jean-François DELVALLEZ, 47 ans, Arlos, Bovins viande, Vente directe, Groupement pastoral, CUMA

  11. Michel MERCIER des ROCHETTES, 58 ans, Pechbonnieu, Céréales – pension pour chevaux-Agro-écologie

  12. Catherina DESPRATS, 38 ans, Cazaril-Tamboures, Bovins Lait – Animation du territoire.

  13. Christophe RAFFIT, 44 ans, Latour, Bovins viande - Vente directe – GAEC - CUMA

  14. Thomas FAURE, 45 ans, Terrebasse, Maraîchage – Vente directe et demi-gros – Agriculture Biologique

  15. Julie LAMARQUE, 32 ans, Sarremezan, Veau sous la mère – Haricots tarbais

  16. Olivier DROUART, 57 ans, Anan, Volailles label rouge, Céréales, Ovins viande

  17. Pascal MARTIN, 44 ans, Castillon de Saint-Martory, Bovins Lait- Céréales - CUMA

  18. Marie-Paule BELVISO, 60 ans, Latour, Céréales – Meunerie – Vente Directe – Agriculture Biologique – CUMA – Restauration - Tourisme à la ferme

  19. Véronique ESCRIBE, 33 ans, Bélesta-Lauragais, Céréales – Volailles – Vente directe – Aide-familiale en cours d’installation

  20. Alain BEDERY, 56 ans, Cornebarrieu, Céréales – Agriculture péri-urbaine

Agriculture : «ne plus laisser les autres décider pour nous»

Chère collègues agricultrice, cher collègue agriculteur,

Le nombre de paysan-ne-s connaît une baisse continue depuis plusieurs décennies et tout laisse à penser que le phénomène peut encore s'aggraver : 53 % des agriculteurs devraient partir à la retraite d’ici dix ans.

Le modèle mondial proposé par le discours dominant, est celui de « l’agri-manager », pourtant nous savons que ce modèle ne garantit pas l’accès à l’alimentation, ni en quantité pour tous (au niveau planétaire) et encore moins en qualité. La production agricole est vue comme la production d’éléments basiques qui sont combinés pour produire de l’alimentation. Le tri est fait par élimination des plus faibles, nombreux sont les échecs avec toutes les crises familiales et personnelles que cela induit. Certes en Europe, l’agriculture bénéficie de protections importantes, aussi le mécanisme d’élimination est plus lent. La dépendance à l’égard des aides publiques dévalorise la profession.

Face au double discours des institutions qui gèrent l’agriculture, et face à leur incapacité à proposer des modèles d’avenir sécurisants, la Confédération Paysanne 31 et la Coordination Rurale 31 opposent une approche totalement inverse : produire une alimentation de qualité au plus près des consommateurs, en économisant les ressources et en créant de nombreux emplois.

Nous devons nous réapproprier nos fermes, notre gestion, nos circuits de commercialisation, notre capacité à construire du bonheur collectif, … et faire échec au corporatisme d’une partie de la profession agricole qui favorise un accaparement monopolistique des moyens de production, et décourage la créativité et l’innovation.

Face à un tel constat, les paysans de la Coordination Rurale 31 et de la Confédération paysanne 31 ont décidé de travailler ensemble à l'élaboration d'un projet commun pour la gestion de la Chambre d'agriculture afin de rendre de la valeur aux hommes et aux territoires en remettant l’agriculture à sa juste place.

La Confédération Paysanne et la Coordination Rurale sont au service des paysannes et paysans de la Haute-Garonne, elles s’impliquent au quotidien pour protéger une agriculture vivante et des paysans nombreux, elles favorisent toutes les démarches qui permettront d’améliorer l’accès à une alimentation saine, locale et de qualité.

Ensemble, nous sommes forts, indépendants et responsables. Rendez-vous compte par vous-même de ce que sont nos convictions et nos combats. Loin des caricatures répandues par certains, vous y verrez des agricultrices et des agriculteurs comme vous, pleins de bon sens. Il est temps de ne plus laisser les autres décider pour nous.

Agricultrices et Agriculteurs, Paysannes et Paysans, en janvier 2019, votez pour notre projet partenarial, commençons en Haute-Garonne un nouveau cycle positif pour une agriculture dont nous pourrons vivre et dont nous serons fiers.

Ensemble, Vivons de notre Terre !!

Les agricultrices et les agriculteurs de la liste portée par

 la Confédération Paysanne 31 et la Coordination Rurale 31

Agriculture : «ne plus laisser les autres décider pour nous»

Gestion de l’eau : sécuriser les productions

L’irrigation sécurise les rendements, compatible avec l’agroécologie et l’agriculture biologique, elle permet d’anticiper les risques climatiques et de régulariser nos revenus. C’est pourquoi nous défendons l’irrigation.

L’eau est un bien commun, elle est indispensable à l’équilibre des milieux naturels, condition nécessaire aux autres usages : la consommation humaine, l’abreuvement des animaux, puis à des productions agricoles selon des priorités définies par des instances de régulation.  L’agriculture doit s’adapter aux ressources mobilisables. La gestion doit être économe et responsable tant en ce qui concerne la quantité que la qualité des eaux consommées et restituées au milieu. Les systèmes de production doivent être adaptés.

Nous devons augmenter la disponibilité en eau : affecter d’anciennes gravières au stockage, tout en les isolant des flux phréatiques, créer des retenues collinaires de taille modeste, mais nombreuses et au plus près des besoins. 

Rechercher en Haute-Garonne à connecter un maximum de sites à des réseaux d’irrigation, renouveler les systèmes de gestion collective et leur gouvernance, afin de faciliter l’accès à tous les agriculteurs et notamment aux nouveaux installés.

La Confédération Paysanne 31 et la Coordination Rurale 31 feront la promotion d’une gestion responsable, durable et équitable des ressources

Agriculture : «ne plus laisser les autres décider pour nous»

Installation : accueillir tous les projets et les renforcer

Sans prix rémunérateurs, sans marges suffisantes, pas de métier attractif ni d’installations viables ! l’agriculture doit permettre de vivre pleinement de son métier.

Le dispositif actuel a montré ses limites, la Confédération Paysanne 31 et la Coordination Rurale 31 portent le projet d’une installation libre et réussie :

- Proposer des parcours de pré-installation, l’installation progressive.

- faciliter les démarches et assouplir les modalités d’attribution des aides,

- revoir le critère d’âge,

- prendre en compte les formations pratiques et les acquis pour adapter les parcours

- simplifier et revaloriser les calculs de DJA,

- favoriser un accompagnement de proximité par les pairs, les mutualisations et les solutions collectives.

Stop à la discrimination entre les installations aidées et celles qui ne le sont pas (accès aux aides, aux droits à produire…). La limite de la ½ SMI est un critère archaïque qui ne permet plus de définir la réalité d’un statut d’agriculteur. Certains ont fait de ces injustices une stratégie pour garder le contrôle sur les installés.

Financer l’émergence de projets, promouvoir une responsabilité collective à l’égard de l’installation, organiser les transmissions et les transferts de compétences, insérer les nouveaux installés dans un milieu professionnel porteur et dynamique, voici nos enjeux.

Prédation et grand-gibier : le mépris de nos professions

En ce qui concerne les attaques de l’ours, les barèmes pour les pertes directes sont bien en dessous des montants proposés par la profession et moins du tiers des pertes sont indemnisées.

Les pertes indirectes - stress, perte de lait, avortements  - et certains élevages ne sont pas pris en compte.

La prime de dérangement a été supprimée. Cette prime est une reconnaissance du travail supplémentaire : recherche des victimes, présence lors du constat, rassemblement du troupeau, soins aux animaux blessés.

En ce qui concerne le grand gibier, les procédures de constat sont inadaptées et les indemnisations très en deçà des pertes réelles.

La Confédération Paysanne 31 et la Coordination Rurale 31 s’opposent aux lachers d’animaux prédateurs, et demandent des piégeages pour relocaliser les ours dans des parcs adaptés.

Nous alertons sur la déprise du pastoralisme et les risques d’incendies liés à la fermeture des milieux.

Nous demandons que les conséquences des politiques actuelles soient totalement assumées humainement et financièrement.

Nous demandons une régulation efficace des populations de sanglier et de cervidés, l’interdiction des pratiques d’agrainage, l’abandon des franchises sur les indemnités pour les cultures, la prise en charge des dégâts sur les cultures maraichères, et les dégâts aux équipements (serres, paillages..).

Agriculture : «ne plus laisser les autres décider pour nous»

Prix rémunérateurs : Pour une PAC renouvelée

Au-delà des variations annuelles, notre situation se détériore. Malgré la qualité de nos productions, le facteur prix prédomine et la situation s’aggrave. Avec 164.000 emplois, l’agriculture constitue le premier secteur économique de la région Occitanie, devant l’aéronautique, mais pour quels revenus ?!

Les prix payés aux agriculteurs sont en inférieurs aux coûts de production. C’est un bel exemple du double langage servi par les industriels et la grande distribution qui continuent à recourir aux importations en privilégiant le moins-disant mondial et ses ravages (exemple de l’huile de palme importée à Bordeaux).

Nous, Confédération Paysanne 31 et Coordination Rurale 31, refusons que le cours mondial spéculatif soit appliqué aux prix des produits agricoles. Soyons fiers de nos produits et faisons-les reconnaître.

Relocalisons les capacités de transformation : ainsi les coûts de transports deviendront un avantage et non un inconvénient.

Développons des produits finis de qualité pour un marché local : en cela nous répondrons aux attentes des consommateurs et des acheteurs publics.

Développons des contractualisations sur les prix, la qualité et les quantités.

Demandons une ré-orientation des primes PAC à la priorité du maintien des emplois et du revenu par actif, et au financement des transitions économiques, énergétiques et environnementales.

Tag(s) : #Agriculture, #Comminges, #Pyrénées, #Haute-Garonne
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