Presque trentenaire, le Commingeois de l'Union Bordeaux-Bègles vient de connaître ses deux premières sélections en équipe de France. L'émotion était au rendez-vous.
L'équipe de France, Julien Rey n'y croyait plus. Alors qu'il s'apprête à fêter ses 30 ans (le 1er septembre prochain), le centre commingeois, formé au Mazères-Cassagne Sports et passé par Colomiers avant de rejoindre l'Union Bordeaux-Bègles, a été appelé pour la récente tournée en Argentine.
«Franchement, je ne m'y attendais pas. Je pensais que le train était passé, que je n'avais plus aucune chance. Je me concentrais sur mon club. Pour moi, l'équipe de France, c'était fini», explique-t-il.
Il y a quelques années, son nom avait circulé dans les médias qui le présentaient alors comme un candidat potentiel. «Lorsque nous sommes montés en Top 14 avec l'UBB (pour la saison 2011-2012, N.D.L.R.), mes entraîneurs (Marc Delpoux et Vincent Etcheto) m'avaient dit que cela devait être un objectif, se souvient Julien. C'est le seul moment où j'ai pu y croire. Mais je n'ai ensuite pas été épargné par les blessures.»
«La Marseillaise file des frissons»
D'où sa surprise lorsqu'il a été appelé dans un groupe privé des joueurs encore en lice pour la phase finale du Top 14. «Dans un premier temps, j'ai été surpris, confirme-t-il. Puis très heureux. Un rêve de gosse se réalisait. Petit, tu joues au rugby en espérant être un jour en équipe de France. Puis, quand tu es''pro'', ton métier t'y fait penser. Et quand ça t'arrive, c'est un truc énorme. Mais tu te poses aussi des questions, tu te demandes si tu as le niveau international, tu pars un peu dans l'inconnu. Guy Novès ne nous a pas mis la pression, nous laissant nous préparer tranquillement.»
Son intégration a été facilitée par la présence de plusieurs coéquipiers girondins (Ledevedec, Goujon, Poirot, Serin) et de joueurs avec lesquels il avait participé à une tournée des Barbarians (Danty, Pointud).
La suite est frappée du sceau de l'émotion : «La Marseillaise file des frissons. Là, tu réalises vraiment que tu es en équipe de France et qu'il faut montrer ce dont tu es capable.»
«La liste Élite je n'y pense pas»
Julien Rey a rendu une copie honnête. Il mérite d'être revu. Une «liste Élite» de trente joueurs sera communiquée par le staff des «Bleus» après le 9 juillet. «Je n'y pense pas, avoue-t-il. Je ne m'attends à rien. On verra le moment venu. Si j'y suis, ce sera cool. Sinon, je continuerai à travailler pour retaper dans l'œil du sélectionneur.»
En attendant, il profite de ses vacances avant de retrouver l'UBB le 17 juillet pour un stage au Pays basque. Et son printemps tricolore ne l'a pas empêché de suivre les parcours de Colomiers et du MCS : «J'ai toujours des copains qui jouent dans les deux clubs. J'ai regardé la demie de Colomiers. Sa saison est très belle. Quant au MCS, nous étions déjà en Argentine lors de sa finale et j'ai suivi ça sur les réseaux sociaux. Un titre (de PH) aurait été historique. Dommage.»
Le chiffre : 124
minutes >sur le pré. Titulaire lors du premier test, perdu 19-30 le 19 juin, Julien Rey est entré à la 36e minute du second, gagné 27-0 le 25 juin. Il a remplacé Djibril Camara, Gael Fickou glissant à l'aile. Le Commingeois, pour ses deux premières capes en «bleu», a donc cumulé 124 minutes de temps de jeu. Et seize plaquages.