Alors que les Français sont appelés à limiter leurs déplacements et à rester autant que possible chez eux, le Président de la République a annoncé une mesure forte lors de son allocution de ce jeudi 12 mars. Pour la première fois, la trêve hivernale sera exceptionnellement prolongée de deux mois, jusqu’au 31 mai 2020, afin de ne pas remettre des personnes à la rue dans le contexte de l’épidémie de coronavirus.
La Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), regroupant 800 associations, adressait dès le lundi 9 mars une lettre au ministre du Logement, lui demandant de prolonger la trêve hivernale afin de ne pas remettre à la rue des personnes déjà particulièrement vulnérables.
« Le problème est que le public SDF fait partie des plus à risques face aux virus, car souvent atteint de maladies chroniques et parfois vieillissant », soulignait alors Florent Gueguen, directeur général de la FAS.
La prolongation de la trêve hivernale est désormais chose faite. La mesure a en effet été actée par Emmanuel Macron lors de son allocution de ce jeudi 12 mars.
Ne pas remettre à la rue les plus vulnérables
De fait, les 14 000 places d’hébergement d’urgence qui ont été ouvertes pendant l’hiver seront bien maintenues, et les expulsions locatives ne seront pas exécutées lique jusqu’au 31 mai, a confirmé Julien Denormandie, ministre du Logement, ce vendredi 13 mars au micro de RTL : « Concrètement, il n’y aura pas d’expulsion locative jusqu’à la fin du mois de mai. Il n’y aura aucune utilisation de la force publique ». « Ce sont 4 000 à 5 000 familles qui seront protégées », a-t-il précisé, ajoutant qu’en cas de décision de justice, l’Etat s’engerait à indemniser le propriétaires.
Interrogé sur les cas de coronavirus parmi les sans-abris, le ministre a par ailleurs indiqué être informé d’une vingtaine de cas « sur un site assez problématique » à Paris. « On prend les mesures avec l’ensemble des associations pour à la fois accompagner et aussi mettre en place des centres dédiés […] qui seront opérationnels dans toute la France dans les tous prochains jours », a-t-il ajouté.
Si des instructions ont déjà été données aux centres d’hébergement par la Direction générale de la Cohésion sociale (DGCS), les associations rappellent par exemple que quasiment aucune structure ne dispose par exemple de chambre individuelle pour appliquer les mesures de confinement en cas de contamination.
C.L.
Photo de une : ©RTL