Publicité pour Byrrh signée Victor Leydet. Prise sur le site Wikipedia de Byrrh
Allez la polémique repart avec la quinine extraite du quinquina....
Donc, faute de savoir si ça a un effet sur le COVID-19, ça peut pas faire de mal d'en boire un petit coup...
C'était un apéro de nos grands mères, qu'on donnait aux enfants, une goutte, l'hiver quand la fatigue, les rhumes, la grippe vous laissait un peu flapi....
J'ai même retrouvé une recette....
Et sinon, moi, perso ça fait partie de mes boissons préférées! avec le Byrrh de Thuir! et la Suze à base de gentiane (très bon pour le foie... avec modération)
Et donc le Byrrh de Thuir je ne manque pas d'aller en acheter quand on part dans les Pyrénées Orientales. Et de plus les caves de Thuir sont magnifiques, dans une ancienne gare construite par Gustave Eiffel.
Le quinquina fait immédiatement penser au vin apéritif dont on peut encore distinguer les traces de vieilles publicités peintes sur les murs pour Dubonnet ou Byrrh par exemple, mais il s’agit aussi du petit arbre de la famille des Rubiacées, dont on extrait la quinine, toujours utilisée en médecine, aujourd’hui davantage sous forme de molécules de synthèse.
L’écorce de quinquina, fébrifuge et antipaludéenne
Cinchola est le nom botanique du quinquina, petit arbre originaire des versants des Andes du Nord, qui se décline en quinquina rouge (Cinchona pubescens), quinquina jaune (Cinchola calisaya) et quinquina gris (Cinchona officinalis). Avec ses 5 à 6m de hauteur, il porte des feuilles opposées, entières, coriaces, luisantes et persistantes ainsi que des petites fleurs roses ou pourpres groupées en cymes à l’extrémité des rameaux. Des fruits en capsules allongées se développent ensuite.
Mais sa caractéristique majeure réside dans son écorce qui renferme des alcaloïdes quinoléiques, dont la quinine et la quinidine, des alcaloïdes indoliques, telle la cinchonamine, des composés phénoliques, les cinchonaïnes, des proanthocyanidols, des acides organiques dont l’acide quinique, des saponosides triterpéniques amers dont la quinovine, des anthraquinones et une essence aromatique.
Pour la petite histoire, les indiens connaissaient depuis très longtemps les propriétés fébrifuges de la poudre qu’ils tiraient de l’écorce de l’arbre, mais comme celle-ci guérit, au début du XVIIe siècle la Comtesse de Cinchon, épouse du vice-roi du Pérou, les jésuites missionnaires mirent la main sur cette poudre précieuse pour s’enrichir en la vendant sous le nom de "poudre des Jésuites". Décriée par les médecins tout d’abord, la poudre de quinquina fut enfin analysée et son principe actif, la quinine, découvert et reconnu en 1820. Le nom de l’arbre, Cinchola, avait été donné par Carl von Linné en hommage à la Contesse de Cinchon !
Les vertus médicinales du quinquina
Ce sont les vertus fébrifuges du quinquina qui le placent comme l’un des meilleurs antigrippaux puisqu’il fait baisser la fièvre, d’une part, et a des effets toniques particulièrement intéressants pour les états de faiblesse post-grippaux et la convalescence.
Par ailleurs, la quinine est toujours utilisée aujourd’hui pour traiter le paludisme, non pas en Europe où la maladie ne sévit plus, mais ailleurs dans le monde, notamment en Afrique et dans les zones tropicales, où elle fait encore des centaines de milliers de morts chaque année.
Le quinquina est également connu pour ses propriétés analgésiques contre les courbatures et les crampes musculaires mais il entraine aussi des effets secondaires cardiaques importants, ce qui fait qu'il n'est plus utilisé ainsi.
La quinine, en molécule de synthèse, rentre dans la composition de médicaments qui sont sur une liste des médicaments essentiels de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), sur prescription médicale.
En pharmacie, vous pourrez acheter des granules homéopathiques de China rubra préparées à partir de quinquina rouge (Cinchona pubescens) pour traiter des petites hémorragies, des acouphènes, de la fièvre, etc. D’ailleurs, c’est grâce au quinquina que Hahnemann découvrit les principes qui allaient devenir ceux de l’homéopathie notamment la loi de la similitude puisqu’en prenant à toutes petites doses du quinquina, il déclara les symptômes des maladies que la poudre devait guérir.
L’écorce de quinquina s'achète en pharmacie, en herboristerie ou en magasin nature, afin de préparer des vins apéritifs, des lotions capillaires ou des infusions fortifiantes et antigrippales, selon les indications du pharmacien.
La plante dans le vin apéritif et les boissons
Le quinquina gris (Cinchona officinalis) étant plus pauvre en quinine que les autres, il a été utilisé dans la préparation de différentes boissons amères et des vins apéritifs aromatiques.
Les sodas dits "tonic" (Schweppes, Canada Dry...) tirent ainsi leur goût amer et leur phosphorescence sous rayonnement ultraviolet de cet additif dont la teneur est encadrée.
Les vins apéritifs à base de quinquina étaient très tendance jusqu’aux années 1950, surtout qu’il suffisait de faire macérer des écorces de quinquina dans du vin et de l’alcool auquel on pouvait ajouter d’autres arômes, donc très facile à préparer. Ses propriétés toniques, fortifiantes, apéritives et fébrifuges étaient mises en avant y compris dans la publicité, le transformant en une sorte de vin-médicament destiné également aux enfants anémiés !
Le quinquina pour les cheveux
Les propriétés fortifiantes du quinquina en font un composant des shampooings et lotions capillaires pour cheveux ternes, dévitalisés et gras ainsi que pour limiter la chute des cheveux. Cependant rien ne permet de confirmer l’efficacité dans ce domaine : d’ailleurs, en cosmétique, seuls les produits capillaires ont encore le droit d’utiliser la quinine.
L'utilisation des plantes pour se soigner doit se faire en demandant préalablement conseil à un médecin, pharmacien ou herboriste. Les femmes enceintes, les personnes atteintes de maladies chroniques et graves ou prenant des médicaments, doivent consulter un médecin avant de faire de l'automédication pouvant entrainer des effets indésirables, notamment des interactions médicamenteuses.
(crédit photos 1 et 2 : Forest and Kim Starr - CC BY 2.0)