Agriculture, Hautes-Pyrénées, Lannemezan
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"Aujourd’hui la filière bois du piémont se compose uniquement de petites et moyennes entreprises (PME) familiales réparties de manière homogène sur le massif et en adéquation avec la ressource disponible pour la transformation de bois feuillus et résineux.
La vingtaine d’entreprises familiales du massif pyrénéen sont présentes dans les départements des Pyrénées Atlantiques, du Gers, des Hautes-Pyrénées, de la Haute-Garonne, de l’Ariège et de l’Aude.
A ce jour, les scieries de la chaîne des Pyrénées représentent environ 250 emplois directs et pas moins de 150 emplois indirects, cela pour une transformation de près de 50 000 m3 de chêne, de 15 000 m3 de hêtre et plus de 100 000 m3 de sapin. Cela signifie qu’un tissu économique autour de la filière bois est déjà présent et bien en place sur le massif pyrénéen.
Ces entreprises représentées pour partie par la Fédération Nationale du Bois s’interroge sur la faisabilité du projet "Florian" qui est un groupe international et multi-essences. Cela signifie que le groupe Florian n’est pas uniquement transformateur de hêtre mais de plusieurs essences notamment de chêne. L’objectif est la création d’une unité de transformation de 50 000 m3 de hêtre de qualité A et B ainsi que 10 % de C. Il faut savoir que dans le massif pyrénéen il faut abattre environ 300 000 m3 de hêtre pour avoir le volume demandé par le projet.
On parle donc d’exploiter 300 000 m3 de hêtre en plus des 120 000 m3 déjà récoltés et mis en marché chaque année pour alimenter la filière déjà présente. Cela correspond à une augmentation de la récolte en hêtre de 250 %. Pour les professionnels présents sur le secteur, cette ressource n’est pas disponible en l’état car cela menace l’équilibre de nos forêts, l’environnement mais aussi les acteurs déjà implantés depuis plusieurs générations.
Serait-il donc légitime de mettre en péril une filière locale en place depuis plusieurs générations pour mettre en place un important industriel implanté grâce à des subventions publiques et qui, à court terme, monopoliserait la ressource de tout le massif et cela sur plusieurs essences. Comme le massif ne peut pas fournir le bois demandé par le projet, il est probable que le groupe Florian se tourne inévitablement vers d’autres essences afin d’alimenter sa chaîne de production.
Néanmoins, l’ensemble des scieurs locaux sont d’accord sur le fait qu’il est nécessaire de développer la transformation du hêtre des Pyrénées qui est sous-exploité aujourd’hui mais il faut rester prudent sur les volumes exploités pour ne pas mettre en péril l’équilibre et la régénération des forêts. Ils estiment qu’un projet de transformation de 15 000 à 20 000 m3 de hêtre de qualité A, B, C et D serait plus adapté à la ressource et la filière déjà en place. Cela serait plus réalisable avec un partenariat entre l’ONF et les transformateurs locaux qui sont à la fois à l’écoute et demandeurs d’une mobilisation supplémentaire de la matière dont ils sont actuellement privés.
Pour cela, les transformateurs ont consulté Monsieur Jean-Bernard Sempastous, député de la 1ère circonscription des Hautes-Pyrénées, pour leur venir en aide dans cette période de craintes et de doutes pour l’avenir des entreprises.
Suite à cette requête, Monsieur Sempastous s’engage à réunir tous les acteurs du projet, les différents organismes publics et les transformateurs locaux afin de répondre aux différentes interrogations et ce, sous la haute autorité de Monsieur le Préfet des Hautes-Pyrénées.
- Les porteurs du projet "Florian"
o Monsieur Bernard Plano, Maire de Lannemezan
o Monsieur Florian, Dirigeant du Groupe Florian
- Les organismes publics
o La préfecture des Hautes-Pyrénées
o La région Occitanie
o Le département des Hautes-Pyrénées
o La DRAAF
- Les gestionnaires forestiers
o L’Office National des Forêts
o Les COFOR Occitanie (surtout COFOR 64, 65 et 31)
o Les coopératives forestières
o Les experts forestiers
La filière bois sur le massif pyrénéen existe contrairement à ce que l’on voudrait faire croire. Son principal problème réside en son approvisionnement qui freine le développement de beaucoup d’acteurs locaux. Si on est en capacité d’accroitre la mobilisation de la ressource au niveau évoqué, pourquoi ne pas développer l’existant plutôt que d’inventer un monde nouveau. En effet, les acteurs locaux conscients des difficultés de mobilisation seront beaucoup plus réalistes et moins exigeants.
Voyons plus loin, voyons local !"