Comment en est-on arrivé à l’installation d’une usine de bûches densifiées de l’entreprise Cimaj sur la zone d’activité du Cap d’Arbon ?
Tout d’abord, la création de cette zone est actée depuis 2005, donc bien avant mon arrivée à la tête de la communauté des communes. Ensuite, nous sommes passés par toutes les procédures classiques : acquisitions foncières et échanges de parcelles, recherche de financements (DETR 2013), et obtention du permis d’aménager la zone. Tout cela a pris une dizaine d’années, puis a donné lieu à des travaux de voiries achevés en 2017.
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Depuis, plusieurs entreprises se sont intéressées à la zone d’activité du Cap d’Arbon mais rien n’a abouti, jusqu’à ce que Cimaj se tourne vers nous. C’est une entreprise engagée dans la filière bois qui utilise des sciures, donc avec une envie de transformer des déchets. Le projet de l’installation d’une usine a été soumis au vote du conseil communautaire du 19 janvier 2023. Le vote a été unanimement favorable. Le permis de construire a ensuite été déposé le 21 mai 2024.
Comment expliquez-vous la surprise que manifeste une partie des habitants quant à l’installation de cette usine ?
J’ai encore quelques difficultés à comprendre car on n’a jamais caché ce projet. On ne peut pas nous reprocher d’avoir mis une usine au milieu de rien : la zone d’activité existe depuis des années. On essaye depuis plusieurs années de développer des outils de communication et de concertation qui n’existent pas partout je pense. Les rencontres citoyennes successives organisées par le Conseil de développement en 2023 et 2024 n’ont jamais fait remonter remarque et/ou remise en cause de ces projets.
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On a également informé de l’arrivée de cette usine dans notre magazine au printemps 2023 distribué dans tous les foyers, y compris les logements secondaires. Alors on peut toujours s’améliorer, et visiblement s’il y a autant d’incompréhension c’est que ce n’est pas satisfaisant, mais je n’ai pas encore trouvé comment.
Comment analysez-vous les critiques à votre égard et envers l’usine ?
On m’a beaucoup accusé de déni de démocratie. Je ne comprends pas cette critique quand tout a été fait dans la plus grande transparence. Je pense que cela révèle un phénomène de société qui touche notre époque : il y a comme une déconnexion entre les citoyens et leurs institutions. Quelque part, certains ne se sont intéressés à ce projet que lorsque les travaux allaient débuter. De plus, d’après ce que j’ai pu entendre et lire, j’ai l’impression que ce n’est pas tant l’usine en elle-même qui pose problème, mais son emplacement. La déplacer, ce serait en quelque sorte mettre le problème ailleurs. Je trouve qu’il y a beaucoup de mauvaise foi, surtout qu’il s’agit en plus d’une entreprise que je trouve très vertueuse.
Comment envisagez-vous les prochaines semaines ?
Techniquement, nous n’avons plus la main, nous avons vendu le terrain. Mais l’entreprise a tout fait en règle, donc l’usine va être construite. Je ne vois pas pourquoi ils iraient ailleurs et mettre deux ans de travail à la poubelle. Cependant je reste confiant et je pense que les choses finiront par s’apaiser. Nous les élus, on ne se lève pas le matin en se demandant comment on va cacher des choses à nos administrés alors que c’est déjà un travail très difficile. On donne beaucoup de notre temps pour faire vivre notre territoire et cela implique de permettre l’arrivée d’entreprises et la création de nouveaux emplois.
Gazette du Comminges