Dans la nuit du 15 au 16 juillet, un violent orage avait semé la désolation dans le village de Sainte-Croix-Volvestre. Un mois et demi plus tard, des résidents d'un HLM attendent toujours de pouvoir reprendre une vie normale.
Article de La dépêche du 1er septembre 2018 : Dans le lotissement HLM de L'Enclos, à Sainte-Croix-Volvestre, on a par endroits l'impression que l'orage a frappé hier. Or, cela fait plus de 45 jours que Franck vit dans l'humidité de son logement et patauge dans la terre et la boue, sur ce qui était son jardin avant que les orages de la mi-juillet ne dévastent tout.
Dans la nuit du 15 au 16 juillet, son logement a été envahi par 50 cm d'eau en quelques minutes : «On a perdu le frigo, la gazinière, le congélateur, la machine à laver…, raconte Franck. Maintenant, quand j'entends qu'il y a un risque d'orage, j'éteins tout, je mets les multiprises en hauteur… J'ai été inondé trois fois depuis les années 90. En juillet, je l'ai été trois fois en une semaine», confie ce résident. Par précaution, l'office public de l'habitat de l'Ariège (OPH), propriétaire des logements, a posé des barrières anti-inondation d'une hauteur de 50 cm en bas des portes.
Mais Franck s'estime néanmoins chanceux. Chez ses voisins, le niveau de l'eau est monté à 1 mètre. Le mur en garde encore le souvenir, la terrasse de la maison est encore jonchée de meubles et d'électroménager. Le couple et ses deux enfants ont d'ailleurs relogé à Saint-Girons, et n'ont pu, jusqu'à présent, retourner, chez eux. Accéder à la vidéo ci-dessous :
Des terrains en «zone rouge» pour le risque inondation
De l'autre côté de la rue, une autre voisine va déménager avec ses trois enfants. «Elle est dégoûtée, elle n'a pas envie de revivre cette tragédie», dit Franck, pour qui les choses avancent trop lentement : «Moi je suis toujours dans l'attente d'un expert qui vienne voir l'étendue des dommages», regrette-t-il.
Pour Thierry Tourtoulou, directeur de l'OPH, cette situation n'est pas soutenable pour ses locataires : «Aucun expert n'est passé ! Ils viendront seulement le 4 septembre. On ne peut pas anticiper des travaux sans savoir ce que les assurances vont prendre en charge, dit-il. Après les inondations, on est allé voir les résidents tous les jours. Personne ne bougeait du côté des assurances et la mairie était débordée. Aujourd'hui, la vraie question, c'est combien cette situation précaire va durer ?», se demande Thierry Tourtoulou. Une autre véritable question se pose aussi sur la sécurité des familles qui seront relogées dans ces habitations situées en zone rouge pour «l'aléa inondation» (lire notre encadré) ? «Après les travaux, on fera en sorte de refaire les logements encore mieux qu'avant, mais on va demander des garanties supplémentaires, pour éviter que cela se reproduise», assure le directeur de l'OPH.
Un ruisseau à sécuriser ?
Cette nuit du 15 au 16 juillet, le ruisseau de la Vieille est sorti de son lit, se déversant en contrebas d'un méandre situé quelques mètres au-dessus des logements HLM du lotissement de L'Enclos. Cette zone est classée rouge pour «l'aléa inondation» dans le plan de prévention des risques naturels (PPRN) de Sainte-Croix-Volvestre, établi en 2012, qui mentionne : «le lit est endigué dans un ouvrage surélevé par rapport au terrain et faisant un méandre très marqué. Cette configuration est très défavorable avec un risque de débordement fort en rive gauche. Les premières maisons du lotissement seraient alors soumises à des débordements de forte intensité». Les habitations ont été construites dans les années 80 et sont situées sur deux parcelles B2337 et B2338, la première appartenant à l'OPH. La seconde, longeant le ruisseau en cause dans les inondations, fait davantage débat. En effet, la mairie assure que ce terrain est la propriété de l'OPH, tandis que Thierry Tourtoulou, directeur de l'office HLM, dit détenir l'acte de rétrocession de cette parcelle à la mairie, signé en 1993. La loi indique que le propriétaire de ce terrain a la responsabilité de l'entretien et de la sécurisation de ce ruisseau pour moitié. Dans le cas présent, la rive gauche.
Mathieu Fontaine
Mon ressenti après les inondations
Tout d'abord il faut penser aux remerciements : Les pompiers, les voisins, l'OPAC de l'Ariège, l'entreprise Naudin. Humainement, j'ai vu passer, Mr Fauroux Pierre et Jérôme, Luc Chocat, Aurore Fusil, Nadia Prévost qui sont venus pour aider à évacuer l'eau du rez-de-chaussé car l'étage n'a pas été touché heureusement, le maire Jean Doussain,et Didier Viagres mon ami. Je dois aussi remercier la municipalité qui a apporté 3 L d'eau en bouteille et son tracteur orange. Et puis, je tiens à remercier, Nathalie Iglésias qui est venue me chercher pour me faire examiner par le docteur du village suite à la demande d'une personne qui l'avait prévenue, le matin du 17 comme quoi je n'étais pas bien ! Ce qui est faux, j'étais en bonne santé morale et physique dans ma "loge" du 1er étage. Pour moi c'est un corbeau qui l'a mal informé. Mais la secrétaire médicale a voulu garder le secret, ce qui est normal, et a refusé de m'indiquer le nom de cette personne qui s'intéressait à moi. Nous avons vu aussi Louis Paris, conseiller municipal, venu en curieux avec les mains dans les poches ! Je tiens aussi à remercier mes voisins et ma voisine qui ont déménagé, depuis, pour le soutien moral qu'ils m'ont apporté, ainsi que mes lavandières qui m'ont lavées mon linge sale !