Dans la Gazette du Comminges du 29 avril 2020
Aides-soignantes
Toute l'année elles sillonnent le territoire de la Communauté de Communes Cagire Garonne Salat à bord de leur petite voiture électrique verte et blanche. Ce sont les aides-soignantes à domicile du Service de Soins Infirmiers à Domicile (SSIAD).
Monique Loubet raconte: "nous sommes une dizaine avec les infirmières. Dès l'annonce du confinement nous avons continué les tournées comme d'habitude, tous les jours de 7h30 à 12h30 et de 15h à 19h30, avec en plus les gestes barrières et les mesures de protection et d'hygiène spécifiques à la pandémie."
Pour les personnes âgées, certaines ont 100 ans, l'arrivée de la voiture est un rayon de soleil: "beaucoup d'entre elles vivent seules, sont isolées dans des fermes. Avant, elles discutaient avec une voisine qui passait, mais là c'est devenu plus compliqué. Nous sommes pratiquement les seules personnes qu'elles rencontrent avec le médecin ou l'aide-ménagère. D'habitude on prend un petit café avec elles, mais là ce n'est plus possible. Alors on s'attarde un peu pour discuter."
Le métier d'aide-soignant c'est obligatoirement une vocation, un sacerdoce. Monique me montre ses mains et bras avec des traces de brulures provoquées par le frottement des gants et du gel hydro alcoolique. Le masque également laisse des traces autour des yeux et des douleurs derrière les oreilles. Mais ce n'est pas cela qui l'arrête!
A rajouter le nettoyage et désinfection des voitures après chaque tournée du matin et de l'après-midi: "on prend notre service à 7h30 mais il faut être présent au moins une demi-heure avant pour se changer, mettre les blouses, préparer tout le matériel du confinement. En rentrant de la tournée du matin on désinfecte les voitures, même si une employée de la Communauté repasse nettoyer à fond. Il faut le faire au cas où quelqu'un prendrait la voiture entre-temps." Le soir à 19h30 même lavage des voitures, plus laver les vêtements, sécher, repasser: on rentre chez soi vers 20h et là à nouveau se doucher, se changer..."
Les soins aussi ont changé: "plus de douches à cause des masques qui s'imprègneraient d'humidité. On leur fait la toilette à l'ancienne." Les gestes barrières encore: "désinfecter les poignées de porte en entrant, en sortant. On met une sur-blouse qui reste à demeure chez chacun des patients. Changer les gants, le gel..."
Mais Monique, comme ses collègues ne se plaint pas du travail: "il faut le faire, les gens nous attendent."