La chasse à la glu reste interdite pour la campagne de chasse en cours tandis que les autres chasses traditionnelles restent autorisées. Par deux décisions en date du 22 septembre, le Conseil d'État a en effet rejeté les recours en référé visant à la suspension des décisions de la ministre de la Transition écologique portant sur ces chasses.
Le recours contre la décision d'interdiction de la chasse à la glu avait été formé par la Fédération nationale des chasseurs et par sa fédération de Provence-Alpes-Côtes-d'Azur, cette chasse portant sur les grives et les merles dans les départements des Alpes-de-Haute-Provence, des Alpes-Maritimes, des Bouches-du-Rhône, du Var et du Vaucluse. La décision de la ministre est motivée par « les doutes qui existent sur la compatibilité de la chasse à la glu avec la directive du Parlement européen et du Conseil du 30 novembre 2009 concernant la conservation des oiseaux sauvages », juge le Conseil d'État. Ce dernier rappelle qu'il a adressé en novembre 2019 une question préjudicielle portant sur ce point à la Cour de justice de l'UE, qui n'y a toujours pas répondu.
La demande de suspension des autorisations des autres chasses traditionnelles émanait, quant à elle, de l'association One Voice. Ces autorisations concernent la chasse de l'alouette des champs aux moyens de pantes et de matoles dans le Lot-et-Garonne, les Landes, la Gironde et les Pyrénées-Atlantiques, la capture de vanneaux et de pluviers dorés ainsi que la tenderie aux grives et aux merles noirs dans les Ardennes. Le juge des référés estime que « l'importance des populations d'oiseaux concernées en France au regard du nombre de prélèvements autorisés, le caractère sélectif des méthodes de capture en cause et les précautions imposées aux chasseurs » ne permettent pas de caractériser une situation d'urgence.
« C'est la bonne nouvelle à retenir de ces décisions du Conseil d'État », réagit la Fédération nationale des chasseurs. « Une bien triste décision pour la nature et les oiseaux. Mais nous continuerons à les défendre, quoi qu'il arrive ! », s'indigne au contraire Julia Mothé de One Voice.« Sans attendre la décision au fond, nous déposons plainte auprès de l'Europe pour faire interdire les chasses traditionnelles en France », annonce la représentante de l'ONG, qui se réjouit en revanche de l'absence « d'oiseaux collés sur des branches cette année ».
Laurent Radisson, journaliste
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