Un hommage a été rendu ce 10 juin aux jeunes hommes du canton de Salies-du-Salat, tués entre le 10 juin et le 27 juillet 44, sur la commune de Mazères sur Salat. Ils avaient entre 16 et 32 ans. Ils sont morts sous les balles de la milice et des divisions SS de l’armée allemande.
Le 10 juin la division Das Reich, la même qui a semé la terreur à Marsoulas, a assassiné 8 hommes : Andre Amouroux 32 ans résistant, Raoult Barthe 30 ans résistant. Au Couston seront tués Robert-Raymond Malbert 18 ans, Jean-Laurent Rives 19 ans et Lucien Trubert 21 ans. À Pique, Albert Negroni 17 ans, Benjamin Negroni 19 ans, Paul Flora 22 ans. Le 27 juillet 1944, sont tombés, route de Salies, Louis Masse 16 ans, Daniel Gasset 20 ans et Aldamer Thamasy 21 ans de la 210e Compagnie des Francs-Tireurs Partisans en combattant face à la milice et aux SS de l’armée allemande.
C’est le soldat Wolf Brussilowky, arrêté le 10 juin 44 et laissé pour mort, qui fit le récit de cette tragique journée dans la Voix du Midi du 25 septembre 44: «le samedi 10 juin au matin, j’étais arrêté de nouveau, cette fois parles Allemands et emmené à côté du pont de Salies du Salat. J’y rencontrai trois jeunes gens et un monsieur âgé que j’ai su plus tard être M. Nougué, ancien maire de Salies du Salat. Les Allemands nous ont conduits à Saint-Martory où ils nous ont gardés jusqu’à 17 heures environ ; puis ils nous ont emmenés en camion dans un champ, entre mi-Martory et Mazères. En cours de route, ils ont aperçu quatre jeunes gens dans les champs. Ils leur ont tiré quatre coups de feu et les ont obligés à se rendre. Ils ont détaché un des leurs avec une mitraillette pour les garder et nous continuâmes notre chemin, M. Nougué, les trois jeunes gens et moi. Puis ils nous font alors descendre du camion, tandis qu’ils installent une mitrailleuse. Ils font quitter aux jeunes gens leurs blousons de cuir et nous font marcher tous devant la mitrailleuse. Soudain, un des boches s’adresse à moi, me dit de sortir du rang, fait signe à M. Nougué de suivre mon exemple ; la mitrailleuse a tiré dans le dos des trois jeunes gens qui sont tombés la face contre terre. Un de ces tueurs s’est adressé alors à moi pour me dire simplement « C’étaient des terroristes ».
Ils se dirigèrent ensuite à Martres-Tolosane. Brussilowski fut abattu sur le bord de la RN 125, touché par plusieurs balles. Les Allemands considérèrent qu’il était mort. Un peu plus loin, toujours sur le bord de la même route, ils exécutèrent Ferdinand Nougué. Ces deux exécutions eurent lieu vers 23 heures à l’entrée ouest de Martres-Tolosane. Brussilowski ne fut que blessé. Et survécut miraculeusement.