A l’occasion de la Journée Mondiale des Réfugiés, le CADA ADOMA (Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile) de Saint-Martory a organisé une journée Portes Ouvertes.
Une journée Portes Ouvertes organisée « dans un esprit de partage, de rencontres, de découvertes », explique Marie Decloux, directrice hébergement adjointe pour Adoma.
Le centre d’hébergement de Saint-Martory est ouvert depuis 2016 et a une capacité d’accueil de 50 places. Les demandeurs d’asile viennent d’un peu partout dans le monde (Afghanistan, Bangladesh, Congo, Côte d(Ivoire, Soudan, Nigéria, Somalie, Ethiopie, Birmanie, Sénégal, Venezuela, Cameroun, Guinée, Tibet, Russie, Turquie, Géorgie, Lybie, Egypte). Les raisons de leur exil sont multiples et certaines inhérentes au statut de leur pays : opinions politiques divergentes avec le pouvoir en place, racisme, guerres, convictions religieuses différentes, restriction des libertés, violences des milices militaires, mariages précoces, forcés, mutilation chez les femmes, homosexualité réprimée, pauvreté, conditions climatiques (montée des eaux), etc..
Marie Decloux répond à nos questions :
Pendant la durée de l’examen de leur demande de statut de réfugié, à quoi ont ’ils droit ?
Ils peuvent bénéficier d’un hébergement, d’un accompagnement administratif pour aider à la procédure de demande d’asile, d’un soutien social qui inclut l’accès aux droits sociaux et d’une aide financière pour les besoins alimentaires.
Une fois arrivés au Centre, que font ’ils ?
Déjà les formalités administratives prennent du temps. Ensuite ils suivent des cours de français ; nous avons un excellent partenariat avec l’association locale Entra’Mi (entraide Migrants) qui leur propose des ateliers linguistiques, manuels comme le potager et de discussion également. Ensuite ils sont libres de circuler. Avec la proximité de la gare, ils peuvent se rendre sur Toulouse ou Saint-Gaudens et retrouver d’autres communautés.
Arriver à Saint-Martory c’est compliqué ?
Ils ont déjà vécu les difficultés dues à l’exil ; se retrouver dans un petit village plutôt que dans une grande métropole ce n’est pas simple. Mais il y a aussi plus de convivialité. Les habitants, les commerçants sont habitués et il n’y a pas de difficultés avec les gens du village.
En 2023, 93 personnes ont été accueillies; 25 d’entre elles ont eu une décision positive dans leur demande de statut de réfugiés. Que deviennent les autres personnes ?
Elles quittent le CADA. Certaines reviennent dans leur pays d’origine, certaines tentent leur chance ailleurs, essayent une autre voie pour obtenir les papiers, passant par une règlementation au titre de l’immigration, par les études, le travail, la vie privée, la santé…
Avez-vous eu des retours de réfugiés installés dans la région ?
Oui, en allant déjeuner nous avons retrouvé un de nos hébergés qui était gestionnaire de son restaurant et pour qui tout allait bien. C’est encourageant.
Z.G.