Si les Salisiens sont toujours interpellés par cet anniversaire c’est que depuis 50 ans la ville de Salies-du-Salat est jumelée avec celle de Philippsthäl, une commune qui fût coupée en deux en 1961 par le Mur : la partie du village située dans la Hesse restant à l’Ouest et le côté Thuringe passant dans le bloc de l’Est. Le cinquantenaire du jumelage, qui eut lieu en juillet 2024, fut fêté dans la liesse par les Salisiens en Allemagne, mais la joie a fait place à une grande tristesse deux mois plus tard, après l’annonce de la mort tragique d’un des fervents défenseurs du jumelage et de l’amitié franco-allemande, Andréas Nennsteil.
Arbre de l’amitié
Aussi, ce samedi 9 novembre, le comité de jumelage et la municipalité salisienne rendront hommage à Andréas en plantant l’arbre de l’amitié qu’il avait lui-même offert aux Salisiens en juillet dernier.
La plantation aura lieu à 10 h 30, dans le square jouxtant la nouvelle église de Salies-du-Salat, boulevard des Thermes. Cet arbre s’ajoutera au pommier, rapporté d’Allemagne en 2014 et planté par le jeune Phillipsthaler lui-même, en présence des élus et habitants salisiens. La population y est bien sûr conviée.
Un peu d’histoire : cette date symbolique du 9 novembre n’est pas exactement celle de l’ouverture du Mur pour les communes de Philippsthal et Vacha ; la frontière sera ouverte dans la nuit du 11 au 12 novembre 1989, soit 3 jours après Berlin. Gudrun Sachse, présidente du jumelage côté allemand, se souvient : "C’est mon frère qui m’a appelé depuis la Suisse le matin du 12 novembre pour me dire qu’on ouvrait la frontière. On est allé chercher des gens qui travaillaient pour une entreprise de construction et on a récupéré de grosses machines et des camions pour aider à la destruction du Mur.
Le maire, Monsieur Schaefer, était présent pour cette démarche officielle." Il s’agissait d’une heureuse surprise pour les habitants des deux côtés du Mur : "Pour nous, la frontière était quelque chose qui était toujours là, on ne connaissait pas d’autre chose. Je pense qu’on n’a jamais cru que la frontière s’ouvrirait un jour ; même quand on a ouvert la frontière dans d’autres villes, on n’a pas pensé à Philippsthal. On espérait bien sûr qu’elle s’ouvrirait un jour."
La joie
Gudrun Sachse raconte les jours suivant l’ouverture du Mur qui était situé sur le pont entre les deux communes : "C’était la joie. Les gens retrouvaient leur famille, leurs amis. Il y avait des centaines de Trabi (voitures d’Allemagne de l’Est) qui venaient de Vacha et traversaient Philippsthal.
Devant la mairie, il y avait des queues pour obtenir les 100 Deutch Mark que chaque personne venant de l’Est recevait. Les magasins étaient pleins de personnes qui ont dépensé l’argent reçu ce jour-là ; les jours suivants, des marchands ont installé leurs stands de fruits (surtout avec des bananes et des oranges) au bord de la rue qui venait de Vacha."