CASSAGNE - Jean Albert, grand résistant et combattant, est décédé

Jean Albert converse avec Armand Baux, évadé comme lui.

La semaine dernière, Jean Albert, ancien combattant et résistant de la dernière guerre a définitivement rendu les armes. Beaucoup le côtoyait, mais peu savait quel homme il avait été. Résident à Salies du Salat, il était titulaire des décorations suivantes: Médaille des Évadés, Médaille des Internés Résistants, Médaille de la France Libre, Croix du combattant volontaire de la résistance, Croix du combattant.

Il était l’un de ceux qui ont écrit les plus belles pages de l’histoire de notre pays.

Paul Mifsud, vice-Président des Evadés de France internés en Espagne, lui rend hommage en racontant une page de son histoire: "après la capitulation des forces nazies, en 1945, capitulation à laquelle il avait d’ailleurs grandement participé, il était revenu parmi les siens à Cassagne. Refusant la défaite de mai 1940, il avait dit non à Vichy. Appelé à son tour, lorsque le STO fut imposé, il décida de passer en Espagne avec l’espoir de pouvoir rejoindre ensuite les Forces Françaises Libres, ces dernières s’étant déjà illustrées dans les combats héroïques de Bir-Hakeim, prélude à la grande victoire d’El-Alamein. Au péril de sa vie, accompagné de quatre camarades et avec l’aide des passeurs, il réussit à franchir les Pyrénées en gravissant, non sans mal, les pentes abruptes et enneigées du Mont Vallier. Parvenu en Espagne, il fut incarcéré au tristement célèbre "Séminario viejo de Lérida" ou il séjourna du 19 mars au 28 juillet 1943.
Enfin libéré, il put rejoindre l’Afrique du Nord pour être incorporé à la première Division des Français Libres. Au sein de cette prestigieuse unité, il participa à la campagne d’Italie et notamment à la bataille de Cassino qui ouvrit aux vainqueurs la route de Rome. Après le débarquement de Provence, plus précisément à La Croix-Valmer, pour lui, les 15 et 16 aout 1944, il continua le combat libérateur de la Patrie durant toute la campagne de France.

Adieu Jean"