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Haute-Garonne - Agriculteurs : le désamour est dans le pré

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Agriculture

 

En Haute-Garonne, pour l'installation d'un jeune agriculteur, on compte trois départs à la retraite environ. Trois exploitations sur quatre ne dégagent aucun revenu.

Les chiffres ne trompent pas : le secteur de l'agriculture est en crise et les premiers touchés sont les jeunes. En Haute-Garonne, département qui compte environ 6 000 exploitations agricoles, la Chambre d'agriculture dénombre en 2016 une centaine d'installations de jeunes agriculteurs. Le taux de renouvellement des exploitants agricoles est faible, avec une installation pour trois départs. «En dix ans, on a dû perdre environ 20 % des installations», estime Yvon Parayre, président de la Chambre d'agriculture de la Haute-Garonne. Avant de se lancer, les prétendants au métier d'agriculteur doivent s'embarquer dans un difficile parcours administratif. Ils commencent par déposer leur candidature auprès de la Chambre d'agriculture, où ils disposent d'un pôle d'information et d'accompagnement. Le jeune doit élaborer son projet personnel qui sera examiné par la Commission Départementale d'Organisation de l'Agriculture (CDOA), instance présidée par le préfet. Au retour de la commission, les principaux institutionnels valident le projet et donnent accès à la Dotation Jeune Agriculteur, coup de pouce financier pour démarrer l'activité. Mais les deux tiers des jeunes agriculteurs qui s'installent choisissent de ne pas suivre le parcours classique qu'est celui de la Chambre d'agriculture. «C'est un parcours administratif. On est en France, alors dès qu'il faut faire des papiers, c'est compliqué. Arrive un moment où le jeune a juste envie de développer son projet», explique Marie-Blandine Doazan, présidente du syndicat des Jeunes Agriculteurs de Haute-Garonne. Parmi ceux qui contournent le parcours de la Chambre d'agriculture, la moitié reçoit une aide du conseil départemental et l'autre moitié ne bénéficie d'aucune aide à l'installation. Mais le passage par la Chambre d'agriculture permet de bénéficier d'un suivi technique et financier. «Aujourd'hui, le métier d'agriculteur est très complexe. Avant, le niveau de formation n'était pas important. À l'heure actuelle, il faut bien souvent Bac +2. Pour garder le cap, il faut être bon en informatique, en gestion, en commercialisation», précise le président de la Chambre d'agriculture. «Beaucoup de gens aspirent à un retour vers la nature. Mais entre l'idée et la réalité du terrain, on peut se prendre une claque», prévient Yvon Parayre. Malgré l'élévation du niveau de formation des exploitants, l'agriculture est en perte de vitesse. Les prix de vente ne couvrent pas les charges, trois exploitations sur quatre ne dégagent pas de revenu. «C'est une mauvaise passe qui dure trop longtemps», admet Yvon Parayre.

Tag(s) : #Agriculture, #Haute-Garonne
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