Jacques Cristiani, dit Doumé, porte-drapeau de la Médaille de la Résistance, est décédé le dimanche 24 décembre, dans sa quatre-vingt seizième année. Ses obsèques ont eu lieu en l’église Saint-Louis-des-Invalides, cathédrale des soldats. Commandeur de la Légion d’honneur, croix de guerre 1939-1945, médaillé de la Résistance, il était commissaire depuis 2004.
Fidèle des cérémonies de passation du drapeau des Villes Médaillées de la Résistance, il était chaque année présent dans chacune de ces villes martyr y compris Marsoulas. Les compagnons, qui avec Jean-Pierre Blanc, maire honoraire de Marsoulas et secrétaire général de l'association des Communes Médaillées de la Résistance Française, suivaient ces cérémonies gardent le souvenir de cet ancien résistant jovial dont la vie ne fût pas un long fleuve tranquille.
Extrait d'un de ses interview pour le livre "La Flamme de la Nation": "il a commencé par le renseignement dans la région de Bordeaux où sévissaient Bousquet et ses sbires. Arrêté, il s'évade, détourne un cargo qui devait livrer Philippeville, se cache dans le puits de chaîne, mais le navire est bloqué en mer. La deuxième fois, il s'évadera par Biarritz.
Pour lui, sa mission dépasse largement le cadre de la cérémonie qui doit être aussi belle et précise que possible: "Il faut parler aux générations futures". Alors il leur parle de la Résistance, indispensable d'autant que toute chronologie a été abolie dans les programmes d'histoire. Il était une fois un pays envahi par des nazis qui avaient déjà envahi l'essentiel de l'Europe. Il leur raconte la vie quotidienne d'un jeune résistant qui n'a obéi qu'à son courage et non à un mot d'ordre."
Cristiani était agent de liaison, puis chargé des émissions radio, le poste le plus dangereux: "il fallait émettre, tenir vingt-quatre heures... quarante-huit heures, redouter le coup de sonnette à l'heure du laitier. Tenir..." La radio ayant toujours été le point faible des réseaux, conjuguée évidemment à la délation.
Un hommage national lui a été rendu aux Invalides et il a ensuite été inhumé au caveau de l’Ordre de la Libération au cimetière du Père-Lachaise à Paris.