Comme vous le savez, la situation sanitaire en France est particulièrement préoccupante. La propagation rapide du virus COVID-19 a poussé différentes instances nationales et locales à prendre des mesures drastiques quant à la circulation des personnes, de façon à diminuer les interactions et donc les risques de contamination. Depuis le mardi 17 Mars, le confinement des personnes est de rigueur, à l'exception de leur participation ou de leur recours à des activités liées à des domaines stratégiques comme la sécurité, la santé ou l'alimentation. En ce qui concerne ce dernier, "l'Arrêté du 16 mars 2020 complétant l’arrêté du 14 mars 2020 portant sur diverses mesures relatives à la lutte contre la propagation du virus covid-19 " précise que les entreprises liées à la production et à la commercialisation alimentaires peuvent rester ouvertes. Le même jour, une conférence de presse du Ministre des finances, du Ministre de l'agriculture et des patrons de la grande distribution (https://twitter.com/Economie_Gouv/status/1239160683666665473?s=20) précisait que les grandes surfaces resteraient ouvertes avec un ensemble de règles de précaution fixées par la grande distribution elle-même. Nous souhaitons attirer votre attention sur la question des marchés. Ils sont le lieu de vente privilégié d'un grand nombre de paysan.ne.s, particulièrement lorsque les exploitations sont de taille modeste. Ils permettent de vendre des produits frais et de qualité directement entre le producteur et le consommateur, garantissant une juste rémunération des paysan.ne.s dans un circuit sans intermédiaire, avec moins d'interactions donc de risques de contamination. Ils sont souvent essentiels à la survie d'une agriculture de proximité et une source d'approvisionnement alimentaire locale et plébiscitée. Mais cette agriculture, ces exploitations, ces paysan.ne.s sont aujourd'hui mis en péril par l'annulation des marchés. Alors que les supermarchés sont ouverts sans mesures particulières, et que des lieux de distribution alimentaire comme les AMAP sont maintenus, sous réserve de mesure drastiques pour limiter les contacts au strict minimum, n'y a t'il pas d'autres moyens à mettre en œuvre que leur simple annulation? Les marchés, qui sont à l'appréciation des Maires, pourraient se tenir dans un cadre strict, avec des règles permettant l'approvisionnement sécurisé des citoyen.ne.s et la survie des paysan.ne.s.
Nous sommes d'ailleurs disponibles afin de vous accompagner dans le maintien des marchés, AMAP et autres formes de vente en direct. En effet, une boîte à outil sera bientôt disponible à destinaton des producteurs et des collectivités pour leur mise en place dans de bonnes conditions. Voici quelques exemples de mesures: – Mettre en place une régulation du flux pour éviter les effets de concentration. – Éviter de venir avec ses enfants. – Garder une distance d’au moins un mètre avec la personne devant soi. – Augmenter le nombre de personnes surveillant la bonne tenue du marché. – Équiper les producteurs de charlottes, masques et gants, leur permettre de se laver les mains avant d’enfiler les gants, et leur donner instruction de ne pas toucher les cheveux, ni les vêtements. – Interdire le self service des produits, il est important de limiter les manipulations. – Mettre en place un plan exceptionnel de marché pour restructurer les circulations.
Nous appelons donc les Maires à maintenir les marchés tout en assurant leur tenue dans de bonnes conditions. Nous appelons les producteurs à adapter leur tenue, leur organisation et leur façon de distribuer leurs produits. Enfin, nous appelons nos concitoyen.ne.s à maintenir leurs habitudes concernant les marchés tout en prenant un maximum de mesures de protection pour eux mêmes et pour leur entourage.