Du temps ou dans les villages il y avait des fermes, et dans les fermes, des poules, les enfants et jeunes villageois partaient tôt le lundi de Pâques récolter les œufs en vue de la traditionnelle omelette et du pique-nique joyeux qui s’ensuivraient. En tout cas, c’était la tradition autour de Toulouse, tradition qui a été immortalisée par l’omelette géante de Bessières, chaque année, sauf cette année, confinement oblige.
Dans le Comminges, selon les témoignages rapportés par Isaure Gratacos dans son livre "Le calendrier Pyrénéen", ce n’était pas une tradition locale très pratiquée. Le jour de Pâques était plutôt celui de la dégustation du saucisson et saucisse nouveaux : "on allait enfin savoir si la saucisse et le saucisson qui mûrissaient et séchaient, suspendus "a’ras barras", aux barres de bois au plafond de la cuisine depuis la fête du cochon, étaient réussis : on s’en mangeait des heures, toutes catégories !"
"Il est un fait", poursuit Isaure Gratacos, "qu’il y a en général concordance entre le temps de séchage nécessaire pour les saucissons et la fin du Carême. Attendre Pâques pour goûter la charcuterie familiale est une pratique contemporaine encore répandue bien qu’actuellement sur le déclin".
Mais pour les plus jeunes, en cette période de confinement, la chasse à l’œuf en appartement ou dans les jardins pour les chanceux en possédant, a permis certainement d’égayer ces journées plutôt tristounettes…