l'essentiel L’émission "Des racines et des ailes" a fait escale à Bourg-Saint-Bernard jeudi dernier. Pour filmer le vol de l’unique réplique du célèbre Bréguet XIV, avion militaire qui fut piloté par Antoine de Saint-Exupéry.
C’est à l’aérodrome de Bourg-Saint-Bernard, dans le Lauragais, que l’émission "Des racines et des ailes" a choisi de faire étape ce jeudi 23 juillet. Dans le cadre de la collection "Terroirs d’excellence en Midi-Toulousain", qui met en lumière les savoir-faire de la région, l’émission s’est donc tout naturellement penchée sur l’aéronautique. "L’idée, c’est de faire un pont entre l’aviation d’hier et d’aujourd’hui, détaille Dominique Lenglart, le réalisateur de l’épisode. On a suivi la fabrication d’un avion de voltige à Francazal, et on filme aujourd’hui le vol du mythique Bréguet XIV".
Bombardier de la première guerre mondiale, monture d’Antoine de Saint-Exupéry dans les années vingt, le Bréguet XIV est célèbre à bien des égards. Des 8 200 exemplaires produits, il n’en reste aujourd’hui plus que deux.
"Ils ne peuvent plus voler et sont exposés dans des musées, l’un au Bourget et l’autre à Helsinki, en Finlande", explique Sébastien Poncin, président de l’association Bréguet XIV. L’avion qui s’apprête à décoller sous les caméras de France 3 est en réalité une réplique du fameux appareil, construite entre 1992 et 2003.
Un nouveau pilote à bord
La particularité du vol d’aujourd’hui concerne l’un des deux pilotes : Eric Delesalle se prépare à manier l’engin pour la première fois. Il est accompagné par Luc Gimazane, un des quatre pilotes référents de la réplique. "Je suis content comme tout, confie Eric Delesalle. C’est la seule réplique existante au monde, c’est vraiment très chouette de pouvoir voler là-dessus".
Quelques semaines plus tôt, cet ancien pilote de chasse reconverti en pilote d’essai civil avait pris place à bord de l’Integral R, l’avion de voltige fabriqué à Francazal.
Luc Gimazane, qui a effectué 350 heures de vol sur les 400 que compte le Bréguet XIV, connaît les subtilités de la machine comme personne : "Quand on veut tourner à droite par exemple, elle part à gauche avant de virer à droite. Ça peut surprendre !".
11 h 30 : derniers préparatifs avant le décollage de l’avion. Ciel dégagé, sans une seule once de vent : les conditions météorologiques sont optimales. Dans quelques minutes, l’avion s’élancera dans les airs pour 90 minutes de vol. À 2 500 pieds d’altitude (environ 760 mètres) et à une vitesse de 120 km/heure, il survolera Toulouse-Lasbordes, Montaudran, Avignonet, Montferrand, Castelnaudary, pour finir par la Cité de Carcassonne.
Un clin d’œil à l’histoire, puisque c’est le circuit emprunté par les pilotes de l’Aéropostale pour rejoindre le Sénégal au lendemain de la première guerre mondiale… à bord de Bréguet XIV.