Interview intégral de Christophe Bougie, invité de l'Elysée le 14 juillet, place de la Concorde
Le 14 juillet, Christophe Bougie, ambulancier, faisait partie des soignants honorés place de la Concorde, par le président Emmanuel Macron.
Pourquoi avez-vous été choisi parmi des milliers d’ambulanciers ?
Le ministère de la santé et la présidence de la France dans le cadre de la cérémonie du 14 juillet 2020, lors de laquelle les soignants devaient être mis à l’honneur, à demander aux 4 Fédérations représentantes de la profession de nommer 5 ambulanciers pour chacune d’elles, ayant œuvrés fortement et régionalement dans le cadre de la pandémie du COVID.
Après études, des dossiers de personnes ont été remis au ministère, et après analyse de ceux-ci je fus invité pour la cérémonie du 14 ainsi qu’au cocktail dînatoire du ministère de la santé le 13 juillet au Grand Palais.
Ont été invités les personnes ayant contribué de par leur investissement perso de leur société dans le combat contre le covid.
Je fûs donc contacté par mon Président national de la Fédération pour m’informer que j’étais retenu pour la cérémonie, et quelques jours après, le ministère de la santé, la Présidence Nationale Française et la préfecture de Toulouse ont pris contact avec moi, pour les différents protocoles et l’organisation de mon déplacement.
Pendant la pandémie, qu’y a-t-il eue de changé dans votre emploi du temps ?
Les changements dans mon emploi du temps furent importants. En premier lieu me mettre à la disposition de l’ARS (Agence Régionale de la santé), avec une disponibilité 24h/24, 7 jours sur 7 et une permanence de mon syndicat pour aider au mieux l’ars. Une présence effective de 15 à 18h/ jour pour être présent aux côtés des équipes de ma société et pouvoir répondre à leurs questions, demandes et angoisse, mais également pour m’assurer qu’ils avaient tout le matériel nécessaire pour intervenir sur des cas COVID et pouvoir assurer en toutes sérénité et avec le matériel nécessaire leurs missions de transports sanitaires.
Avez-vous été en contact avec des malades porteurs du COVID?
Nous avons assuré des interventions sur des suspicions de cas covid ou des cas avérés et avons assuré notre travail quotidien dans la prise en charge de patients dit « à risques ».
En ma qualité de Président Régional de la FNAA (Fédération Nationale Artisans Ambulanciers) Mon rôle a été également de veiller à ce qu’aucun ambulancier de ma fédération et notamment dans le 31 ne manquent de matériel pour intervenir sans se mettre en danger et à ce titre, mon bureau AIR 31 (Ambulanciers Indépendants Réunis du 31) a mis tous les moyens humains et matériels afin de trouver du stock et d’approvisionner tout le monde. Un travail d’équipe a été la valeur forte de cette pandémie.
Il est vrai que mon travail lors de cet épisode fût plutôt d’être présent sur la gestion du matériel, des équipes de mon entreprise et de répondre à toutes le demandes émanant de l’ARS. Ce fût un travail plutôt de gestion mais également de transports pour soulager mes collaborateurs.
La solidarité a joué pendant cette période ?
Beaucoup de personnes se sont également mises à notre disposition pour nous aider, des personnes, associations, fournisseurs parmi lesquels, CARREFOUR MARKET SALIES DU SALAT et son Gérant Paco FRAYSSE, le restaurant à Salies CHEZ ANNE et GASTON, la Pâtisserie LONCAN à Salies, SKODA LABEGE, la Sarl AUTOSUDOCCITANIE GARAGE FIAT ESTANCARBON, Mme La maire de Villeneuve de Rivière, Mr Sébastien RUBIO et sa société H.R Chef traiteur à domicile pour la logistique des équipes dédiées au covid, la société AIR LIQUIDE pour la mise à disposition de bouteilles d’oxygène en plus, sans oublier les membres de mon club moto de Saint-Gaudens qui ont tous répondu présent pour chacune de nos demandes, locaux matériels etc…. et bien d’autres personnes.
Est ce qu'autour de vous, la famille, les voisins étaient inquiets par rapport à votre sécurité et par rapport à la leur?
Il est vrai que beaucoup de personnes se sont inquiétées de mon sort et de ma prise de risques ainsi que celle de mes équipes au sein de l’entreprise, en premier lieu ma famille, et surtout mes parents, mes amis et confrères, mais aussi des commerçants de Salies, déjà cités plus hauts, certains élus du canton, et certains patients….
Vous avez échangé avec le ministre de la Santé. Avez vous eu le temps de discuter de cette période de confinement et de la suite?
Je n’ai pu discuter avec le ministre de la santé pour parler du confinement et de la suite, ou autres en direct, nous avons échangé quelques mots simplement d’homme à homme. Les échanges sur le confinement et la situation en France se sont fait via des téléréunions avec les responsables des ARS et des membres du ministère de la santé.
Si vous aviez un ou des conseils à donner aux concitoyens que vous côtoyez, pour leur sécurité et celle des autres, que leur diriez vous?
Les conseils à préconiser seraient les suivants : ne pas se relâcher dans le maintien des gestes barrières, car le virus continue de circuler, et dé-confinement ne veut pas dire fin du virus bien au contraire et tous les jours nous en sommes les témoins face à la recrudescence de celui-ci.
On oppose sécurité sanitaire et reprise de l’économie, quelle est votre position ?
La reprise économique ne pourra se faire qu’en respectant les gestes barrières et en adoptant un autre comportement, afin d’éviter un reconfinement local ou national. Les deux vont de pair. Une circulation et une contamination par le virus des personnes, ralentirait fortement la reprise économique et mettrait en danger des entreprises déjà affaiblies par le premier confinement.. Il appartient à nous d’être responsable dans nos comportements au quotidien afin d’éviter une situation mettant en péril la reprise économique.
Mais c’est un choix difficile que d’opposer la sécurité sanitaire et la reprise de l’économie. Choix qui appartient à nos élus nationaux mais aussi locaux….