Volvestre - Couserans - Soutenir ENVOL et sa jeunesse

COMMUNIQUE DE PRESSE – 30 NOVEMBRE 2023

ASSOCIATION  ENVOL EN DANGER

25 ans d'actions d'éducation populaire balayées en quelques mois par l'inertie administrative des élu.es de la CCCP !

Depuis près de vingt-cinq ans l'association ENVOL œuvre auprès de l'enfance et de la jeunesse sur le territoire du Volvestre ariégeois. Pourtant malgré les innombrables actions menées à destination de ce public et le dynamisme qu'un tel projet apporte, l'association est aujourd'hui en grand danger. L'inertie politique et la difficulté du principal financeur (la Communauté des Communes Couserans Pyrénées) à communiquer met l'ensemble de l'association, salariés et usagers dans une situation de détresse économique insoutenable. En effet la Communauté des Communes du Couserans Pyrénées ne répond pas à nos sollicitations et nous laisse dans une  incertitude qui ne nous permet pas de nous projeter sur l'année à venir.

QUE SE PASSERA-T-IL SI ENVOL DISPARAÎT DU PAYSAGE ASSOCIATIF DE NOTRE TERRITOIRE ?

Les valeurs d'ENVOL sont le fondement de ses actions. Nous nous inscrivons dans le mouvement d'éducation populaire avec l'idée que les valeurs communes de solidarité, d'entraide et d'écologie forment un socle commun à l'ensemble des enfants et jeunes du territoire et permet un meilleur vivre ensemble.

Nos projets s'inscrivent dans ces valeurs et répondent aux demandes et besoins des enfants et jeunes du territoire. Nous sommes disponibles et à l'écoute tant au sujet des envies des enfants que des besoins des familles.

ENVOL c'est aussi du lien tissé entre les familles, c'est un projet de vie sur tout un territoire avec le développement, en plus des ses actions historiques, ces dernières années du secteur jeunesse ; qui permet aux jeunes de nos campagnes d'avoir accès à des événements et des projets majeurs et de rencontrer des jeunes et des points de vue d'ailleurs ; et du club multi-sports proposant la découverte de nombreuses activités sportives et physiques à destination de tous les publics (enfants, jeunes et adultes).

Ces actions désenclavent notre territoire et permettent aux enfants et jeunes d'avoir accès à des services qui leur seraient inaccessibles s'ils n'étaient pas assurés par ENVOL.

ENVOL c'est de la disponibilité, de l'écoute, des projets. ENVOL est du côté des enfants en proposant chaque jour des activités adaptées et des projets de fonds. ENVOL est du côté des jeunes en   leur permettant de participer à des actions et des activités adaptées à leurs besoins et envies. ENVOL est du côté des familles en étant à l'écoute des besoins spécifiques et des difficultés de la vie quotidienne. 

ENVOL c'est de l'écoute, de la disponibilité, du professionnalisme, de l'expérience, des projets, des salarié.es, des enfants, des ados et des familles. ENVOL c'est des activités artistiques, corporelles, sportives, culturelles.

ENVOL c'est un service de proximité au service des habitants d'un territoire.

ENVOL est en danger et avec elle tout ce qui a été développé sur le territoire depuis trente ans à destination des jeunes et de l'enfance.

ENVOL disparu c'est le dynamisme de tout un territoire qui s'effondre.

Pour soutenir l'association ENVOL  rejoignez-nous le 7 décembre à 17h, à la salle des fêtes de Caumont pour l' inhumation de l'Animation de Qualité.

Et s'il en était autrement . Imaginons ce à quoi peut ressembler une journée d'école sans ENVOL...

lundi  3 septembre

Aujourd'hui c'est la rentrée des classes. Les élèves retrouvent leurs habitudes leurs locaux leur enseignant.es. Les petit.es pleurent au portail ne voulant pas laisser les doux bras de maman, les plus grand.es ont déjà retrouvé leurs copain.es. Rien n'a changé. Ou presque.

Le matin ceux qui arrivent avant l'ouverture du portail doivent attendre dehors. L'accueil du matin n'est plus assuré car il n'était pas assez rentable. Un employé de la commune ouvre le grillage dix minutes avant l'arrivée des enseignant.es, et surveille les enfants d'un œil fatigué. Il boit son café en scrollant sur son téléphone. Les enfants se regroupent en petite bande et s'occupent comme ils peuvent. Pour l'instant l'été n'a pas encore déserté le ciel et les températures sont clémentes. Mais avec l'arrivée de premiers frimas, les enfants ne vont pas dans la cour et s'entassent sous le préau. 

C'est l'heure de la classe.

À midi, les enfants affamé.es déjeunent à la cantine. Il n' y a qu'une personne pour assurer le service, l'accompagnement des plus petit.es et la surveillance. Les petit.es mangent à peine car les morceaux sont trop gros et qu'ils ne peuvent pas les mâcher. La dame de service, elle, n'a pas le temps de couper la viande à chacun.e des maternelles. Alors ce sont les grand.es qui s'occupent des petit.es. Ce sont les grand.es qui doivent être encore plus grand.es. Le temps de cantine n'est plus un moment de détente et de convivialité mais un moment de stress, car il faut avoir fini de manger à 12h45 pour que la dame ait le temps de ranger avant de venir les surveiller dans la cour, et comme ils se sont occupé.es des petit.es, les grand.es mangent froid la plupart du temps.

Les plus petit.es sont envoyés à la sieste.

Pendant ce temps les grands vont dans la cour. Ils doivent s'occuper par eux-mêmes car la dame de la cantine ne peut pas jouer avec eux, ni présenter une activité créative. Elle ne peut pas, elle ne sait pas non plus, personne ne lui a appris. Ce n'est pas son métier.  Elle ne sait pas non plus accompagner les enfants dans les difficultés qu'ils rencontrent au quotidien, en classe ou à la maison. La dame de la cantine voit bien qu'un.e petit.e a des traces de bleus sur les bras tous les jours, mais le temps lui manque pour en discuter avec lui et les enseignants. Et quand les deux costauds font pleurer une petite fille, la dame de la cantine n'a pas vu ce qui s'était passé. Elle n'a pas vu que depuis des jours et des jours la petite fille rase les murs parce qu'il y a deux grands qui l'embêtent. La dame de la cantine ne peut pas tout voir et tout entendre. La dame de la cantine ne peut pas. Elle ne sait pas non plus, personne ne lui a appris. Ce n'est pas son métier.

Après l'après-midi de classe les enfants retrouvent la dame de la cantine, qui vient juste de finir le ménage de la cantine. Elle ne prépare pas le goûter, c'est chaque enfant qui rapporte le sien de la maison. Il y en a qui ont des jolis biscuits maison ou des fruits, il y en a qui ont des barres chocolatées outrageusement grasses et sucrées et il y a ceux qui n'ont rien. Et les inégalités de la société viennent percuter de plein fouet ces enfants au cœur encore tendre. Alors il y a des jalousies, des vols et parfois des bagarres. Mais la dame de la cantine ne peut pas tout voir, tout entendre, tout surveiller. Elle est toute seule la dame et elle ne peut pas. Elle ne sait pas non plus, personne ne lui a appris. Ce n'est pas son métier.

Après le goûter les enfants s'occupent comme ils le peuvent. Trappe-trappe, foot et coloriage. Invariablement jour après jour. Jusqu'à ce que les parents viennent les chercher. Jusqu'au lendemain et que tout recommence.

Ça c'est quand il y a école. Pendant les vacances scolaires, les parents travaillent et les enfants passent leur journée avec la dame de la cantine. Elle lit son magazine pendant que les enfants s'occupent. Trappe-trappe, foot et coloriages. À midi, les enfants sortent leur repas de la gamelle. Certains ont des petits plats maison, d'autres des sandwichs sous vide, d'autres encore une pomme et un bout de pain. Et la journée se passe. Comme toutes les autres journées....

L'école n'est plus ce lieu de vie et de projets, ce lieu où l'on se sent grandir en sécurité. Où on peut oublier les soucis de la maison et partager avec les autres ce qu'on est, ce qu'on sait, ce qu'on aime.

Est-ce ce que l'on veut pour les enfants de notre territoire ? Est-ce l'école que nous voulons pour demain ? Est-ce vraiment ce que veulent les politiques décisionnaires ? Peut-être qu'ils ne savent pas. Que personne ne leur a appris. Que ce n'est pas leur métier. Peut-être. Voilà. Ils ne pourront plus dire qu'ils ne savaient pas.