Vous êtes amoureux des traditions et vous voulez garder la forme en même temps? direction Castelbiague et son clocher.
Jusqu'au 23 décembre, tous les soirs à 19h le maire Pierre Braquet vous y attendra. Une occasion unique de participer à cette vie de village ou les traditions ancestrales se perpétuent de génération en génération. Ainsi une semaine avant Noël, juste après l’Angélus, une poignée de volontaires se retrouve tous les soirs au pied de l’église avant de grimper au sommet du clocher (33m) pour faire tourner à la volée les trois cloches pendant 10 minutes: 3 grosses cloches qui datent d’avant la révolution. Elles étaient à l’époque dans l’ancienne église qui se trouve dans l’enceinte du cimetière. Cette coutume se nomme les "Aubettes" et annonce Noël.
Comme le précise le maire: "si des courageux souhaitent découvrir cet instant privilégié où l’on peut admirer Castelbiague avec ses illuminations de Noël, mais aussi attraper une "bonne suée" en faisant tourner à la main une cloche de 180, 225 ou 310kg, ils seront les bienvenus. On peut également venir en restant spectateur! Pour nous aider à perpétuer cette tradition et venir avec nous "sonner les Aubettes", merci de téléphoner au 06-11-95-46-44 pour réserver un jour".
Quelques précisions sur l'origine des cloches: la cloche de 180 kg (un Ré) a un diamètre de 67cm et a été fondue par Louison en 1849 à Toulouse, celle de 310 kg (un Si) date de 1841 et a eu comme parrain, le Général Compans et a été refondue en 1953 par Vinel à Toulouse; elle aura comme parrain le Cardinal Saliège, archevêque de Toulouse.
Celle de 225kg (un Do), d'un diamètre de 72cm provient de la fabrique tarbaise Duppieri Frères et a été fondue par Dencausse aux alentours de 1850. (sources: E.Soubsol - Castelbiague en Comminges).
Au début ça commence gentiment...
et ça monte.... ou descend...
et ça monte....
et on arrive!
A travers le temps et les civilisations, les moyens utilisés pour produire et transmettre simultanément une information à des individus plus ou moins dispersés géographiquement, ont été particulièrement divers : cris, sifflet, trompe, cor, tambour…
Depuis le début de notre ère et jusqu’à une époque récente, la cloche a été en Occident un instrument privilégié de communication de masse du fait de la portée étendue de sa « voix ».
Les Romains l’utilisaient pour annoncer l’ouverture et la fermeture des marchés et des bains. L’usage s’est répandu en Gaule au fur et à mesure de l’implantation des cités construites par les Romains.
Le développement de la chrétienté a conduit à la construction des églises dans les bourgs et villages avec un besoin d’instrument sonore de convocation des fidèles. D’abord suspendue aux branches d’arbres, la cloche trouve abri dans un édifice distinct, avant d’être intégrée dans un édifice religieux proprement dit. Certains disent que les villages et leurs églises ont été implantés à « portée de cloche » de façon à transmettre des messages sonores de village en village, notamment pour alerter la population en cas d’invasion.
Le son produit par la cloche, a donc été utilisé au fil des siècles, pour différentes fonctions de communication : fonction d’alerte, fonction d’information, marquage sonore du calendrier, instrument d’appel civil ou religieux, instrument de localisation…
Le « message » transmis par la sonnerie de cloche s’appuie sur 3 composantes :
-la sonorité de la cloche, dans la mesure ou un édifice peut contenir plusieurs cloches ayant leur sonorité propre, ou encore lorsqu’il y a plusieurs édifices contenant des cloches de sonorité différente.
-la modalité et le rythme de frappe sur celle-ci (volée, tintement, durée, nombre de coups, etc…)
-le nombre de cloches mises en œuvre simultanément ou successivement.
Les combinaisons possibles, autorisent donc un nombre assez grand de messages.
Les différentes sonneries
*La sonnerie horaire :
A une époque où seuls quelques privilégiés possédaient les instruments sophistiqués tels que sabliers, cadrans solaires, clepsydres (c’est une horloge à eau inventée par les Egyptiens) pour mesurer le temps, la sonnerie horaire avait son importance pour rythmer toutes les activités journalières : ouverture et fermeture des portes de la ville, des marchés, des bains, transmission de l’heure civile, de l’heure des offices religieux, de l’heure de travail, des soins à apporter aux malades à heure fixe etc…
La sonnerie de l’horloge indique par tintement l’heure, les quarts et les demies. Le nombre de coups indique l’heure qu’il est. Le choix de la tonalité de la cloche, quand il y en a plusieurs associées à l’horloge, permet de distinguer le décompte de l’heure et ses subdivisions.
A Castelbiague, une cloche sonne toutes les heures à l’instant précis pour le 1er coup, et répète la même sonnerie 2 minutes plus tard. La cloche sonne un seul coup pour indiquer la demi-heure.
*Le couvre-feu :
Dès le IX ème siècle, les cloches des églises sonnent le soir à 20h pour inviter la population à « couvrir le feu » et à aller se coucher. Cette pratique, parfois à 22h, était généralisée dans les bourgs jusqu’au XVIII ème siècle. Sous les coups martelés de la cloche, le couvre-feu apporte un terme à toutes les activités de la journée.
Cette pratique, établie dans l’intérêt de chacun, contribue à limiter les incendies à l’époque où beaucoup de maisons étaient en bois et se touchaient, et permettait aussi par sa sonnerie prolongée de guider le voyageur attardé ou égaré.
*L’alerte au feu ou Tocsin :
Dès l’origine de l’homme, celui-ci a été dans la nécessité de communiquer avec ses semblables pour alerter de menaces externes : arrivée d’ennemis, approche d’animaux dangereux, propagation d’incendie, formation d’orage ou d’inondations… Il s’agit dans ce cas d’avertir les membres de la communauté le plus rapidement possible, quel que soit l’endroit où ils se trouvent, afin qu’ils prennent des dispositions pour se protéger, pour protéger leur bien ou pour fuir le danger.
L’incendie a été pendant longtemps et demeure encore la principale menace de destruction des biens, mais aujourd’hui il y a de grandes chances que les pompiers soient plus vite sur les lieux de l’incendie si on leur donne un coup de téléphone, plutôt que de sonner le tocsin…
Pourtant cette pratique qui a tendance à être oubliée pourrait dans certains cas s’avérer encore utile, quand les moyens modernes de communications ne fonctionnent plus, par exemple.
Cette perte de coutume et donc du message, a d’ailleurs récemment posé un problème à un Maire d’une Commune Gardoise. Il y eut, en septembre 2002, de graves inondations du Gard et le Maire d’Aramon voulut prévenir la population qu’un barrage allait céder. Comment prévenir la population à 1h du matin ? Il appela le curé de la paroisse pour sonner le tocsin, mais la population, composée en grande partie de jeunes générations, ne réagit pas, faute de connaître la signification de la sonnerie !
Le tocsin est sonné à coups pressés : environ 60 coups par minute. Alors si jamais vous l’entendez à Castelbiague ou ailleurs, informez-vous, il se passe certainement quelque chose de grave.
*L’Angélus :
En 1095, le Pape Urbain II institue la sonnerie de l’Angélus chaque jour à la tombée de la nuit, pour appeler le peuple à la prière. En 1456 le Pape Calixte III recommande de sonner 3 fois par jour, le matin, le midi et le soir pour réciter à chaque fois un Ave Maria.
L’Angélus n’a jamais cessé de retentir à Castelbiague. Tous les jours à 8h05, 13h05 et 19h05, les quatre cloches de notre église jouent la même sonnerie inchangée depuis des lustres. Il n’y a que peu de temps que cette sonnerie a été automatisée, puisque Jean Artigues, dernier carillonneur de Castelbiague, montait encore 3 fois par jour au clocher pour jouer cette mélodie, jusqu’à l’année 1989 où il prit sa retraite.
*L’heure de l’office :
La pratique la plus courante actuellement, est la volée d’une cloche ou deux, un quart d’heure ou demi-heure avant le début de la messe dominicale. Le jour des grandes fêtes chrétiennes (Noël, Pâques, Pentecôte, Assomption, Toussaint), l’Eglise catholique a l’habitude de célébrer avec faste ces moments, en faisant retentir l’ensemble des cloches de l’édifice à la volée.
*Le Glas, quelqu’un vient de mourir :
Dans les sociétés rurales traditionnelles, le glas est une sonnerie qui a pour fonction sociale d’annoncer à toute une communauté la mort d’un de ses membres, en apportant des précisions sur le défunt (sexe, age).
A Castelbiague,
décès d’un homme: 3 coups à intervalles réguliers Silence de plusieurs secondes 3 coups à intervalles réguliers etc..
décès d’une femme: 2 coups à intervalles réguliers Silence de plusieurs secondes 2 coups à intervalles réguliers etc..
A noter que dans certaines communes le glas différencie le décès d’un enfant par 1 seul coup suivi du silence, celui du curé par 4 coups suivi du silence et celui du Pape par 5 coups.
Le glas est sonné 3 fois par jour, juste après l’Angélus, et dès l’annonce du décès jusqu’à l’inhumation. Il accompagne également le cortège funèbre qui conduit le défunt de son domicile jusqu’à l’église et de l’église jusqu’au cimetière. Le glas symbolise ici, l’accompagnement du défunt au « voyage » vers la vie éternelle.
*C’est la fête :
L’ensemble des cloches de l’église sont tournées à la volée afin d’annoncer des fêtes religieuses majeures, des événements heureux tels que mariages, célébration de la fin de la guerre…. Ou bien comme le 12 juillet 1998 pour célébrer la victoire de l’équipe de France à la coupe du monde de football !
*Les aubettes ou l’annonce de Noël :
A partir du 14 ou 17 décembre selon les endroits, et jusqu’au 23 décembre, il est de tradition dans le sud de la France de sonner les cloches à grande volée ou bien de jouer un petit air de carillon différent tous les soirs afin d’annoncer la fête de Noël.
Cette coutume appelée par endroits « Nadalet », « Tempolas », « Calendes de Noël » ou « Carillon de l’avent », est toujours pratiquée dans notre Commune et se nomme « Aubettes ».
Une semaine avant Noël, juste après l’Angélus de 19h, une poignée de volontaires se retrouve tous les soirs au pied de l’église avant de grimper au sommet du clocher pour faire tourner à la volée les 3 grosses cloches pendant 10 minutes.
Si des courageux souhaitent cette année découvrir cet instant privilégié où l’on peut admirer Castelbiague avec ses illuminations de Noël, mais aussi attraper une « bonne suée » en faisant tourner à la main une cloche de 180, 225 ou 310kg, ils seront les bienvenus. (on peut également venir en restant spectateur !)
Pour nous aider à perpétuer cette tradition et venir avec nous « sonner les Aubettes », merci de téléphoner au 06-11-95-46-44 pour réserver un jour.