Les choix que nous ferons demain seront déterminants pour l’évolution de nos sociétés, nos économies, notre santé et l’environnement pour les années à venir. Ensemble, construisons le monde d’après.”
La crise sanitaire, sociale et économique générée par la pandémie COVID-19 est sans précédent. Si l’urgence est de contenir la crise sanitaire, il nous faut dès maintenant penser au jour d’après et réduire notre impact sur la nature.
Construire le monde d’après
Le WWF témoigne tout son soutien à celles et ceux qui sont mobilisé·e·s pour contenir la crise sanitaire, sociale et économique ainsi qu’aux familles et proches des victimes. Une fois l’urgence sanitaire passée et afin de prévenir de nouvelles crises, il faudra construire le jour d’après. Les choix que nous ferons demain seront déterminants pour l’évolution de nos sociétés, nos économies, notre santé et l’environnement pour les années à venir.
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Aux origines du COVID-19
La propagation du virus SARS-CoV-2 à l’Homme semble trouver son origine dans le grand marché aux animaux de Wuhan, dans la province chinoise de Hubei, avec un premier foyer apparu en décembre 2019. Les scientifiques indiquent que les chauves-souris sont l’une des hôtes les plus probables du virus. Il est par ailleurs probable qu’un mammifère ait servi d’hôte intermédiaire entre la chauve-souris et l’homme. Cet animal intermédiaire n’a pas été identifié avec certitude, mais le pangolin est suspecté. Ces petits animaux insectivores sont les mammifères les plus braconnés au monde. 1 million de pangolins ont été braconnés entre 2000 et 2013. Ils sont principalement chassés et commercialisés pour leurs écailles auxquelles sont attribuées des pouvoirs de guérison, mais aussi pour leur chair.
Une crise écologique
Le changement d'affectation des terres, la déforestation et la modification des habitats naturels sont à l’origine de près de la moitié des zoonoses émergentes.
La crise sanitaire du COVID-19 s’ajoute à nombre d’autres maladies qui sont apparues au cours des dernières décennies. Comme les virus SRAS, Ebola, MERS, Zika et de la grippe aviaire, le COVID-19 a été transmis de l’animal à l’Homme. Ces maladies, appelées zoonoses, représentent 60% des maladies infectieuses émergentes depuis 1940. La surexploitation de la nature par l’Homme est l’un des facteurs à l’origine de la propagation de ces nouvelles maladies. En cause : la destruction d’écosystèmes naturels qui réduit le territoire des espèces sauvages qui sont amenées à se rapprocher des populations humaines augmentant ainsi les risques de contamination et réciproquement.
Le braconnage, et le commerce illégal et incontrôlé d’animaux sauvages risquent de continuer à nous exposer à ce type de virus et d’autres agents pathogènes, et d’urgence sanitaire publique, en plus de contribuer à la disparition d’espèces sauvages menacées. La crise actuelle révèle un besoin urgent d’une réflexion approfondie sur les relations entre les êtres humains et la nature pour mieux prévenir ce type de crise sanitaire. Car il ne peut pas y avoir d’Hommes en bonne santé sur une planète malade.
Une relance tournée vers l’écologie
Les décisions à venir pour sortir de cette crise historique devront tirer les leçons du présent et du passé, en construisant une relance qui soit tournée vers la transition écologique. Isabelle Autissier, Présidente du WWF France.
Les impacts de cette crise historique commencent déjà à être mesurés sur l’économie, l’emploi et la société et nous imposent de réfléchir sans attendre à la sortie de crise. Dégradation des espaces naturels, déforestation, destruction des zones humides, trafic d’espèces sauvages, dérèglement climatique… Les pressions que nous exerçons sur la nature à travers nos modes de consommation et de production non soutenables sont en grande partie à l’origine des crises écologiques et sanitaires. La pandémie COVID-19 pourrait être un nouveau signal de l’urgence à changer nos modèles de société et prendre les mesures qui s’imposent.
C’est pourquoi le WWF France appelle donc le gouvernement à instaurer un « filet de sécurité » qui garantisse à tous les Français une sécurité sanitaire, sociale et économique et environnementale. Sur le volet environnemental, les mesures prises devront permettre d’assurer notre résilience et notre autonomie face aux crises à venir et s’articuler autour des piliers suivants :
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Conditionner et moduler les aides publiques aux grandes entreprises et aux banques en fonction de leur engagement à investir et contribuer à la transition écologique ;
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Accompagner la transformation de secteurs clés comme l’agriculture (pour réduire nos importations de protéines végétales comme le soja et lutter contre la déforestation importée), les transports (pour réorienter la production et des ventes du secteur automobile vers des véhicules bas carbone et réduire notre dépendance au pétrole) ou l’énergie (pour renforcer les filières françaises de la transition énergétique et diversifier les chaînes d’approvisionnement) ;
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Soutenir les territoires qui sont au coeur de la gestion de crise en leur laissant plus de flexibilité sur leurs dépenses de fonctionnement pour se relever à travers des actions tournées vers la relocalisation, l’adaptation au changement climatique, l’économie circulaire, les transports et les énergies renouvelables.