« la forêt mosaïque » ou l’expression de la Biodiversité
Le temps long du parcours sylvicole du Bois de Bernet – du Moyen Age au début 21ième - a façonné une multitude de paysages internes « les peuplements forestiers » aux essences et caractéristiques très diverses. Un œil averti décèle ces ruptures paysagères, ces nouvelles dynamiques qui s’inscrivent depuis la litière et le tapis herbacé, le sous-bois et la canopée, le double-chant du pic noir, le bois mort au sol ou sur pied…
Un écosystème forestier est une arborescence lisible ou les arbres en place expriment un ordre, un sens, une direction. L’observation forestière permet de « lire » et comprendre cette organisation et une lecture fine de la forêt permet de déceler cette organisation forestière qui se révèle en forme de « peuplements en mosaïque emboités ou les uns à côté des autres».
Ainsi au Bois du Bernet l’on peut déceler une diversité des peuplements naturels et « introduits » qui forment des successions forestières.
La diversité forestière naturelle
Cette diversité naturelle des peuplements se compose dela lande à genêt qui colonise facilement un terrain découvert, d’une boulaie qui témoigne d’une jeune recolonisation forestière, d’une forêt de chêne pédonculé qui témoigne de la progressive reconstruction de son écosystème, une forêt de chêne et de charmeetd’un petit massif mélangé de chêne rouvreet de hêtre situé dans le bas fond du massif de Figarol qui témoigne d’un début de maturité sylvicole.
La diversité forestière introduite
Il existe aussi une diversité des peuplements « introduits » quicorrespond aux essences implantées au long de l’histoire. L’on trouve ainsi des pinèdes qui sont progressivement envahies par les essences autochtones et une forêt de chêne rouge très exclusive et qui tend à envahir toute la forêt.
La diversité des essences forestières
La nature des essences naturelles que l’on trouve aussi sur le Bois du Bernet sont aussi le reflet de son histoire. Parmi les plus classiques les chênes pédonculé et rouvre, le hêtre , le charme, le châtaignier, le bouleau et le tremble, le merisier et le frêne, l’aulne aux bord des ruisseaux.
L’on trouve également des pommiers et poiriers sauvages, du sapin pectiné , du houx…
Comme essence introduite au fil de reboisements le chêne rouge, les pins sylvestre, weymouth , laricio
La biodiversité : apprendre à la voir , à la connaître
Un ensemble forestier comme celui du Bois de Bernet rassemble un volant de certaines biodiversités
Une biodiversité ordinaire représentée par les bois morts sur piedet au solavec leurétat de dégradation plus ou moins avancé qui vont jouer sur la chaîne de dégradation de l’humus mais aussi sur la présence des insectes saprolixiques et des mycéliums de champignons. La présence de cette biodiversité au Bois de Bernet est faible. Cela est lié à un passé anthropologique du « on ramasse tout le bois ». Un changement de culture a été opéré progressivement aujourd’hui depuis une vingtaine d’années en laissant des arbres morts sur pied et ce capital précieux pour le bon fonctionnement de la forêt commence à s’étoffer.
Il existe aussi une biodiversité extraordinaire caractérisée par des dendromicrohabitatsc’est à dire souvent de « petits site/espace/cavité » (micro) situés sur les arbres (dendro) et formant un contexte de vie biologique particulier (habitat). Classiquement l’on trouve des cavités au pied des arbres, des fissures avec coulure de sève ou pas, des « plages cariées » , des dendrotelmes, des sporophores mais aussi des branches casées dans les houppiers…
Cette biodiversité extraordinaire peut aussi se caractériser par une végétal original comme les lianes de vignes sauvages que l‘on trouve au Bois de Bernet et qui est une plante protégée au niveau national.
Une politique de création d’îlots de « vieillissement de la forêt » ou de « sénescence » c'est-à-dire de laisser un site « en évolution naturelle » permettrait une gradation de la diversité de ce massif.