L’entreprise française Alphanosos vient de demander le label de « priorité nationale de recherche » pour un produit à base de 17 plantes élaboré par intelligence artificielle qui a montré des résultats très prometteurs contre le Covid-19 lors de tests sur les animaux.
Basée dans le Puy-de-Dôme à Riom, cette entreprise pharmaceutique, qui a pour spécificité de ne développer que des produits issus de la nature et donc sans effets indésirables majeurs, a développé une intelligence artificielle capable de trouver les meilleures synergies entre les plantes. Pascal Mayer, son président et directeur scientifique, et Jacques Chevallet, son directeur général, nous ont confié lors d’une interview les espoirs que porte leur actif prénommé « W17P47 » dans la lutte contre le SARS-CoV-2.
Dès janvier 2020, cette entreprise, fondée par l’inventeur d’une technologie de séquençage ADN la plus utilisée au monde, fait le pari de mettre son algorithme d’intelligence artificielle au service de la lutte contre le Covid en cherchant une synergie de plantes capable de lutter efficacement contre le virus. Après des tests in vitro prometteurs, Alphanosos a réalisé en janvier 2021 des tests sur des souris qui ont montré un taux de survie de 30 % contre un taux de survie de 0 % dans le groupe de souris sans traitement. Comme le précise Jacques Chevallet : « C’est d’autant plus prometteur que le modèle utilisé est celui de l'infection massive, c’est-à-dire que les souris reçoivent une dose de Covid qui a pour effet, en l’absence de traitement, d’entraîner 100 % de décès. Pour l’heure, seuls les anticorps monoclonaux (l’un des traitements les plus prometteurs actuellement) ont montré des résultats similaires. Qui plus est, l’avantage de ce produit est qu’il peut se prendre de manière très simple par voie orale sous forme liquide ou de comprimé. »
Mélange de 17 plantes, le W17P47 garde pour l’heure sa composition secrète puisque le produit est en cours de brevetage. Uniquement composé de plantes « comestibles et légalement autorisées pour un usage alimentaire », ce produit n’a montré aucun effet indésirable lors des tests et pourrait, selon la firme, être facilement produit et distribué à grande échelle. vaccin
Derrière cette synergie de plantes se cache une intelligence artificielle développée par Pascal Mayer qui consiste à confier à un algorithme complexe la recherche d’une synergie idéale parmi les milliards de combinaisons possibles. Nous expliquant le modèle complexe d’intelligence artificielle qu’il a développé, il précise : « Pris seuls, les effets pharmacologiques de ces plantes ne sont pas significatifs, mais c’est leur alliance à des doses extrêmement précises qui permet la lutte contre un pathogène ciblé. » Sur quels critères ont été sélectionnées les 17 plantes de ce mélange ? L’inventeur nous explique qu’ils ont ouvert au maximum le champ de recherche en ne choisissant pas forcément des plantes déjà connues dans la lutte contre le Covid, le seul critère de sélection était leur absence de toxicité.
Dès janvier 2020, Alphanosos avait pris contact avec l’INSERM ou encore l’Institut Pasteur, mais leur demande de faire tester leur produit à échelle réelle sur des patients est restée sans suite. Comme ils nous l’expliquent : « Nous aimerions que notre découverte puisse bénéficier en premier aux Français, c’est pourquoi nous avons déposé le 5 mars une demande de label « priorité nationale de recherche » auprès de l’ANRS (NDLR : l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales qui coordonne les essais cliniques sur ces maladies) afin de recevoir des financements pour tester notre produit, mais il semblerait que le fait que l’on ne parvienne pas à comprendre dans toute sa complexité le mécanisme d’action de notre produit freine les procédures. »
En l’attente d’une réponse, ils nous confient : « Des investisseurs étrangers sont actuellement intéressés par W17P47. En s’appuyant sur la norme réglementaire de « médicament botanique », une procédure spécifique aux États-Unis, nous pourrions réaliser rapidement des essais cliniques de phase II, puis une mise sur le marché comme nouveau médicament. » Ils soulignent toutefois avec amertume qu’il serait « dommage » de ne pas en faire profiter les Français en premier.