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Hiver 69-70

Nous avions toutes eu le BIA et donc les premières leçons pouvaient débuter.

Une demi-heure en double commande sur un Jodel D117

C'était un avion dans ce genre, plutôt ancien, des années 50, avec une roulette de queue.

Ce premier vol avait eu lieu l'après-midi avec un temps plutôt froid. On avait décollé de Lasbordes face à la ville de Toulouse, la piste étant orienté Sud-Nord à peu près. (15 - 33). Pendant le vol pas de soucis, je regardais surtout dehors... normal pour un 1er vol. A moment donné le moteur a eu des ratés et le moniteur me dit "on va écourter la leçon, on rentre." Ben en fait je n'avais pas grand-chose à dire...

On est revenu dans le tour de piste, sauf qu'on évoluait autour de Balma à 400 mètres de haut à peu près. Du coup on a pris la piste dans l'autre sens, orientée vers le Sud avec la ville dans le dos. On n'avait pas le temps de faire un tour de piste et reprendre la piste de décollage. En approche finale, le moteur a calé complètement, l'hélice s'est mise en drapeau.

Sincèrement, sans fanfaronner, je n'ai absolument pas eu peur! L'inconscience de l'ignorance...! Quand tu ne sais pas ce qu'il doit se passer en temps normal, tu ne vas pas paniquer... On s'est posé... avant la piste... une bande en herbe et cailloux! je trouvais ça bizarre quand même! Dans ma tête, je me disais "c'est peut-être normal. Le 1 er vol on se pose avant la piste". J'avais 17 ans, dans les livres de Saint Ex, les pilotes se posaient n'importe ou, dans n'importe quelles conditions, et c'était souvent que les moteurs tombaient en panne..

Evidemment, tous ceux qui étaient restés au hangar, arrivèrent à fond en voiture, voir s'il n'y avait rien de cassé. Tout allait bien. Ils étaient persuadés que j'allais abandonner et ne plus revenir... en fait non, comme je dis, on appréhende des événements que quand on connait ces événements.

Ce qui s'était passé? givrage du carburateur. Un glaçon avait dû se former à l'entrée d'air et avait obstrué l'arrivée. Le moteur avait calé. A cette époque il n'y avait pas de dégivrage automatique sur les avions, ce n'était pas systématique surtout sur de petits avions d'aéro-club. Il n'y avait pas non plus de démarrage électronique, on lançait l'hélice et ça démarrait... donc on ne risquait pas de redémarrer en plein vol...

Le truc qui m'avait quand même inquiété, mais ce n'était que pendant quelques secondes, c'est pour ceux qui connaissent la configuration de la piste de Lasbordes, je me demandais si on allait pouvoir arriver jusqu'à la piste. En survolant Balma, le terrain d'aviation commence en bordure de la nationale qui, à cette époque était la seule, et allait à Castres. Des voitures y roulaient et surtout il y avait des fils électriques ou de téléphone à 5 ou 6 mètres de haut, le long de la route. Ensuite il y avait un talus assez haut et un bout de terre entre la route et la piste. C'est là qu'on se posa, entre la route et la piste. C'est passé juste. 

J'ai continué à prendre des leçons, sur un autre avion... un Auster, un avion anglais qui datait de la dernière guerre, un super avion! un peu plus vieux que l'autre...

Bis Bald

Tag(s) : #Aviation, #Toulouse, #Haute-Garonne
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