Le dernier livre de Jean Paul Loubes est paru, Il raconte la vie de l'abbé Piquemal fondateur et constructeur, avec des amis, de la chapelle "Notre Dame de La Goutte " à Montardit. L'auteur sera en dédicace, le mercredi 16 Mars sur le marché de Ste Croix.
La prière des pierres
Simon Leys a dit qu’Orwell « était vraiment un de ces moines iconoclastes et inspirés qui, pour réchauffer le couvent par une froide nuit d’hiver, n’hésitent pas à prendre une hache et à faire du petit-bois avec des statues saintes », une attitude qui fait qualifier George Orwell d’ « éducateur » par beaucoup de ses lecteurs. D’autres hommes n’ont pas écrit de traités de philosophie, mais leur vie a rayonné de forts messages dans le cercle proche de leurs amis, de leur village, de leur vallée. L’Abbé Jean-Marie Piquemal (1924-2001) est de ceux-là. S’il n’a jamais fendu à la hache une statue de saints, il a abattu la pioche sur le sol pierreux et la massette sur le burin pour fendre la pierre. Nous l’avons vu faire, et à quelques-uns d’entre nous son exemple a parlé plus que mille sermons d’église.
À partir des années soixante, l’abbé Piquemal que l’auteur nomme « le dernier curé », a construit de ses mains durant trois décennies la chapelle de Notre-Dame de la Goutte à Montardit (Ariège), et l’a dédiée à Notre-Dame des Sept Douleurs.
Quel message nous transmettent ces années de collecte de pierres dans les ruisseaux, dans les carrières et dans les murs en ruine ? De telles œuvres ne sauraient en effet être réduites à un statut d’art naïf, d’art brut, ou seulement qualifiées « d’insolites ». Comment regarder ce legs autrement que comme une curiosité maintenant inscrite sur les dépliants touristiques ? Il faut aller au-delà du premier étonnement pour chercher ce qui se cache derrière cette forêt de pierres et découvrir la vie d’un homme et d’un autre temps, Jean-Marie Piquemal, « le dernier curé ».
Anthropologue, architecte et écrivain voyageur, Jean-Paul Loubes a entrepris de saisir par l’écriture une connaissance poétique du monde. Ses récits de voyage, ses recueils de poésie et de nouvelles ont conduit ses lecteurs dans la Chine du Fleuve Jaune, sur les Routes de la Soie de Samarcande jusqu’au Xinjiang des Ouïgours, dans les îles de l’Atlantique Nord ou sur les traces de Jack Kerouac. « La prière des pierres » est un retour vers le territoire des origines et vers un personnage majeur des années de jeunesse.