R’Garonne, un projet de recharge de la nappe alluviale du fleuve depuis le Canal de St-Martory
Avec 32 jours consécutifs sans pluie, notamment en février, les réserves naturelles ou artificielles et les nappes phréatiques ne sont pas remplies pour assurer un soutien d’étiage cet été, le Conseil départemental se mobilise. Parmi les solutions alternatives proposées pour lutter contre le manque d’eau : R’Garonne, un projet de recharge de la nappe alluviale du fleuve depuis le Canal de St-Martory, vient d’être lancé. Une expérimentation inédite qui pourrait permettre de soutenir le cours de la Garonne entre cinq et dix millions de m3.
Explications.
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Julien, un agent de Réseau31, le service public de l’eau en Haute-Garonne, vient d’ouvrir les vannes, l’eau s’écoule le long du canal du Tuchan, issu du canal de Saint-Martory. Nous sommes à proximité de Cazères, à une soixante de kilomètres de Toulouse. C’est là que vient de débuter ce 18 avril l’expérimentation de recharge de la nappe alluviale de la Garonne depuis le canal de St-Martory. Grâce à ce procédé, il est attendu que 560 litres par secondes puissent s’infiltrer naturellement jusqu’à une zone un peu plus en aval, à 3 kilomètres de là, pour réalimenter cette nappe.
En Haute-Garonne, une opération inédite de déviation de l’eau d’un canal a été lancée, mardi 18 avril. L’objectif est de recharger lentement la Garonne afin de faire monter son niveau l’été.
Elle alimente en eau potable 1,4 million de personnes et fait vivre tout un écosystème. Face à la sécheresse, il devient essentiel de trouver des solutions pour soutenir le débit de la Garonne en été, d’autant que ses réserves sont très faibles en amont et qu’il y a peu de neige dans les Pyrénées. Une solution pourrait venir de fossés, remplis dans la matinée du 18 avril à titre expérimental pour recharger la nappe phréatique. "Ça se sont des terrains qui sont particulièrement perméables, donc l’eau en s’écoulant, va saturer et va s’infiltrer au fond et sur les côtés, et progressivement rejoindre la nappe", explique Anne-Valérie Hau-Barras, directrice régionale du BRGM.
L’expérimentation a coûté 1 850 000 euros
L’eau vient d’un autre canal, à 60 km au sud de Toulouse (Haute-Garonne). Sous terre, l’eau va progresser de quelques mètres par jour. Elle atteindra le fleuve en été quand il en a le plus besoin. Un système qui pourrait s’avérer très efficace. L’expérimentation a coûté 1 850 000 euros. Des pluies permettront de vérifier le bon écoulement de la nappe. L’étude sera suivie pendant quatre ans et vérifiera que la qualité de la nappe phréatique n’est pas altérée par les eaux de surface.