L'usine est toute récente, située dans la commune de Labessière-Candeil, dans le Tarn. Elle appartient à l'établissement public Trifyl qui s'occupe de la valorisation des déchets ménagers d'environ 330 000 habitants sur un territoire de 6 700 km2, soit tout le département du Tarn et une partie de la Haute-Garonne et de l'Hérault. Une usine construite dans le but de réduire de moitié les quantités de déchets ménagers enfouies d'ici à 2025 par rapport à 2010, comme l'impose la loi Antigaspillage pour une économie circulaire (Agec), qui visent à réduire l'enfouissement et l'incinération de déchets valorisables.
Les déchets ménagers du "bac marron" sont collectés et déversés dans une fosse. Leur contenu est ensuite trié, grâce à un process industriel similaire à celui d'un centre de tri de déchets d'emballages ménagers. Ce sont d'ailleurs les mêmes machines qui sont utilisées : trommels pour un tri granulométrique ; trieuses optiques pour les plastiques ; aimants pour les métaux... Tout ce qui peut être valorisé est retiré du flux. Les matières inertes, comme les cailloux ou le verre, sont également retirées. Le reste part dans les digesteurs d'un méthaniseur pour transformer les déchets organiques restant et produire du biogaz. Une production qui peut atteindre les 120 m3 en trois semaines, injectés dans le réseau de gaz naturel sous forme de biométhane. Voir le reportage vidéo.
Des étapes complémentaires pour fabriquer le CSR
Une fois sortis des digesteurs, les résidus ne sont pas des digestats organiques. Ils vont à nouveau être affinés par un séchage de trois jours à 80 °C, puis séparer grâce à des trieuses optiques qui ciblent les éléments contenant du chlore, comme le PVC. Car la combustion de ce dernier produit des dioxines et furanes, des agents cancérogènes extrêmement puissants. L'objectif est de fabriquer du combustible solide de récupération (CSR).
D'autres seuils de polluants, fixés par la réglementation applicable à l'incinération des CSR, ne doivent pas être dépassés : taux de mercure, de brome ou quantités de composés halogénés. Une attention toute particulière est donc apportée au tri et à l'analyse en sortie. En bout de course, un mélange de fragments de plastiques, de textiles, de matières organiques desséchées est obtenu. Ces éléments serviront de combustible pour alimenter une chaudière au sein du site Trifyl. La chaleur produite sert à maintenir les digesteurs en température et à sécher les résidus qui vont, à leur tour, devenir du CSR. Selon la réglementation, ce combustible doit produire au moins 12 MJ/kg (mégajoules par kilo).
Un taux de valorisation de 80 %
Produire du CSR permettrait au syndicat de diviser par cinq les quantités de déchets destinés à l'enfouissement. Pour finir, 80 % des ordures ménagères résiduelles seraient valorisées, soit en recyclage matière, soit en combustible. Le syndicat a également investi dans une autre usine afin de produire du CSR à partir du tout-venant de ses déchèteries. Ce combustible présente un meilleur PCI (pouvoir calorifique inférieur), avec 16 à 20 MJ/kg. Il est destiné à une usine proche, qui est en train de changer son système énergétique, en substitution de l'énergie fossile, ce qui présente des intérêts environnementaux et financiers conséquents. Un prochain reportage à venir…
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