Cette année à Marsoulas il y avait au moins un absent, un absent apprécié de tous : monsieur Jean, Jean Baqué, Tonton Jean, le résistant à la vie aventureuse qui ne manquait aucune des manifestations et commémorations du village. Jean est décédé en février dernier ; il allait fêter ses 104 ans. Jean-Pierre Blanc lui a rendu hommage, relatant ses faits de résistance, son évasion rocambolesque de l’immeuble de la Gestapo à Tarbes, comment avec une balle dans la peau il s’en est sorti et a échappé à la milice et aux Allemands. Jean qui passait sa retraite dans les collèges et lycées à expliquer encore et encore la guerre, la Résistance, son engagement.
Des enfants qui eux aussi étaient présents, ceux de l’école de Marsoulas, stoïques sous la pluie, qui ont nommé les 27 victimes du massacre du 10 juin 1944 et repris en chœur la Marseillaise. Alexandre Ader, maire de la commune, s’est adressé à eux dans son discours. "Ma génération n’a pas connu la guerre et c’est une bonne chose. Pour vous, les enfants, la tragédie du 10 juin 1944 est peut-être un peu floue, mais lisez les derniers mots sur le monument : "N’oubliez jamais". Car si aujourd’hui ce sont nous les adultes qui tenons le flambeau de la mémoire, demain ce sera à votre tour d’être vigilants et d’expliquer l’histoire de Marsoulas pour que de telles atrocités ne se reproduisent pas."
À l’issue des cérémonies, tous se sont acheminés vers la salle des fêtes ou croustades, tartes et boissons les attendaient. Une convivialité qui a favorisé les échanges entre générations, élus, gendarmes, sous-préfet, anciens combattants et habitants, et qui, la pluie aidant, a maintenu les participants jusqu’à bien après l’heure habituelle du repas.