L'aviation, une passion entre mes 17 et 25 ans.
Normal quand on habite Toulouse, quand gamine, dans la campagne vers Blagnac Grenade, je voyais les avions en approche sur Toulouse Blagnac. J'ai su, plus tard, lorsque je commençais à piloter que la ferme de mes parents était un des points du tour de piste avant de se mettre en approche finale sur la piste de Blagnac. Je me souviens des Constellations, du premier vol de la Caravelle, du Concorde...
Tout a dû commencer pour un Noël ou au pied du sapin il y avait un livre celui du Petit Prince de Saint Exupéry. Je l'ai toujours.. le genre de livre cousu, avec les pages qui s'enlèvent à force de les tourner.
Au lycée, les seuls voyages, dans les dortoirs ou nous étions "confinés", c'était ceux qui m'amenaient à la bibliothèque. Et la bibliothèque du lycée Saint Sernin était fabuleuse. J'arrivais de ma campagne et j'avais des tonnes de livres à ma disposition. Entrer au lycée en sixième à 9 ans et demi, c'était pas gagné. Pas de copines, un univers différent de la petite école de campagne. Bien sûr j'étais boursière. Mes parents étaient italiens, agriculteurs, fermiers, c'était une grosse charge pour eux d'autant plus que je n'étais pas la seule enfant. C'était déjà bien de continuer des études. Mais Saint Sernin c'était un peu le lycée des bourgeois et aristos à l'époque, pas trop pour les enfants d'ouvriers ou paysans... Mais tout ça je l'apprendrais au fur et à mesure...
La bibliothèque c'était la caverne d'Ali Baba. J'ai commencé à lire tous les livres sur l'aviation, ceux de Saint Exupéry, mais aussi de Guynemer, de Mermoz, de Guillaumet, des pilotes anglais, sur l'Aéropostale. mais aussi Frison Roche... enfin bon tous ces livres qui relataient des exploits, des aventures hors du commun.
Ces livres je les empruntais bien sûr. Plus tard j'en rachetais certains, mais pas tous ceux que j'avais lu.
Puis un jour il y eut mai 68. J'étais en 1ère, toujours pensionnaire. Evidemment on nous avait renvoyé chez nous. Le Bac pour ceux qui le passaient, avait été quasiment donné à tout le monde. A la rentrée de septembre, ou plutôt octobre je crois, les choses avaient changé. Déjà nous n'étions plus obligées de porter les blouses, une différente par semaine. C'était mieux parce qu'on se sentait plus libre, mais cela marquait encore plus les différences entre celles qui avaient du fric et les autres.
