Par Stéphane Durand

Le directeur des thermes de Saujon, le Docteur Olivier Dubois, tient à préciser les choses à l’heure où Édouard Philippe doit annoncer la deuxième phase du déconfinement.

Interpellé sur la réouverture des stations thermales, le premier ministre Edouard Philippe a indiqué que « la réouverture des activités touristiques » ne serait décidée qu’à la fin du mois de mai.

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"Mais la médecine thermale n’est pas une activité touristique ! C’est une médecine qui fait l’objet de nombreuses études scientifiques, notamment dans la prise en charge des troubles anxieux, avec une baisse significative de la consommation des médicaments. Réduire la médecine thermale à une activité touristique est une erreur. Le thermalisme s’inscrit à part entière dans le soin et l’approche sanitaire", proteste le docteur Olivier Dubois, directeur des thermes de Saujon et membre de la Société française de médecine thermale. 

Des lieux de soins

À l’inverse du secteur de l’hospitalisation qui a continué de fonctionner tout au long de la crise induite par le Covid-19, le secteur du thermalisme, autre modèle d’activité médicale institutionnel, est, depuis le 17 mars, interdit de fonctionnement.

"Lors de cette crise, les centres thermaux n’ont été vus, par nos ministères que comme des lieux publics, commerciaux, touristiques et non comme des lieux de soins, qui accueillent des personnes en état de souffrance. Nombre de nos patients curistes, sont considérés à tort comme de « petits malades ». Mais il n’existe pas de « petits malades ». Il n’y a pas de petite souffrance ; chacun a le droit (petit ou grand malade) d’être soigné afin de réduire celle-ci. Il n’est pas concevable que les individus subissent une perte de chance thérapeutique, sans motif réel, si un traitement est efficace pour eux", poursuit le docteur Dubois dans un communiqué.

Le psychiatre rappelle qu’ "une forte « épidémie » de stress post-Covid est à prévoir." Et que "pour faire face à ces besoins psychiques en forte croissance, dans les prochains mois, il va falloir trouver des lieux de prise en charge avec des programmes psychologiques adaptés, sur-mesure. Des lieux de préférence non-stigmatisants."

Pour lui, "les centres thermaux spécialisés en santé mentale peuvent apporter les conditions idéales." "Le sentiment général est que le gouvernement ne s’intéresse pas à cette médecine et ces « petits patients ». Toute la profession s’interroge sur l’absence de réponse, sur le manque de clarté gouvernementale eu égard aux enjeux, tant en termes de soin, que d’emploi et de vie économique pour les stations et leurs territoires", ajoute le docteur Dubois qui espère une date de réouverture le plus vite possible.  Soutenez Sud Ouest et le journalisme de proximité : abonnez-vous à partir de 1€ par mois.