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Les monogestes de travaux resteront éligibles en 2025 à MaPrimeRénov', y compris pour les logements passoires thermiques. Toutefois, des coups de rabot sont prévus pour le chauffage au bois ou pour la rénovation d'ampleur pour les propriétaires aisés.
Bâtiment  |    |  R. Boughriet
MaPrimeRénov' : les nouveaux barèmes d'aides pour 2025

Au lendemain de la motion de censure votée par l'Assemblée nationale, le gouvernement de Michel Barnier a publié, le 5 décembre 2024, un décret et un arrêté qui fixent les modalités d'attribution de l'aide MaPrimeRénov' qui sera versée en 2025 par l'Agence nationale de l'habitat (Anah). Cette dernière salue « la stabilité réglementaire et budgétaire », après que ces textes confirment que les monogestes de travaux seront toujours éligibles l'an prochain.

Par ailleurs, le conseil d'administration de l'Anah a approuvé, le 11 décembre 2024, un budget total de 4,4 milliards d'euros pour l'année 2025. Il permettra notamment de financer 100 000 rénovations d'ampleur et 250 000 rénovations par geste via MaPrimeRénov', comme annoncé par Valérie Létard, la ministre du Logement démissionnaire. Le projet de loi de finances pour 2025 prévoyait d'allouer 2,3 milliards d'euros au budget de MaPrimeRénov', pour financer ces 350 000 rénovations, soit le même volume qu'en 2024.« Globalement, le budget de l'Anah sera porté à 4 milliards, incluant les crédits budgétaires de l'État et un financement par les certificats d'économies d'énergie (CEE) et les quotas carbone », avait précisé la ministre, dans un entretien accordé au Moniteur des artisans, publié le 25 novembre dernier.

Prolongation des aides à la rénovation par geste

Ainsi, jusqu'au 31 décembre 2025, l'accès au parcours par gestes de travaux (chauffage, isolation, chauffe-eau sanitaire) sera prolongé pour les logements classés F et G (passoires thermiques) en France métropolitaine. Il sera aussi possible de réaliser des travaux d'isolation sans remplacement du système de chauffage. Et il ne sera pas obligatoire en 2025 de fournir un diagnostic de performance énergétique (DPE).

Des coups de rabot pour le chauffage au bois et la rénovation d'ampleur

En revanche, dans ce parcours par gestes, l'Anah acte aussi une baisse de 30 % l'an prochain des forfaits MaPrimeRénov' alloués au chauffage domestique au bois (chaudières, poêles, inserts), après une première baisse similaire au 1er avril 2024. « Pendant ce temps, les subventions pour les pompes à chaleur (PAC) restent inchangées, renforçant un déséquilibre inquiétant entre les énergies », dénonce, cependant, Propellet, l'association nationale du chauffage au granulé de bois. Autre coup de rabot : le niveau maximum des avances délivrées aux propriétaires aux ressources très modestes passera de 70 à 50 %.

 

“ Les aides publiques restent néanmoins conséquentes : jusqu'à 21 000 € d'aides, à comparer au forfait "rénovation globale" de 2 500 € en 2022 ”Anah
En outre, les forfaits éligibles aux rénovations d'ampleur (parcours accompagné) pour les ménages à revenus supérieurs diminueront également. Le taux d'aide passera ainsi de 30 à 10 % pour les projets permettant un gain de deux classes au DPE, de 35 à 15 % pour les projets permettant un gain de trois classes et de 35 à 20 % pour les projets permettant un gain de quatre classes ou plus. « Ces aides publiques restent néanmoins conséquentes : jusqu'à 21 000 € d'aides, à comparer au forfait "rénovation globale" de 2 500 € en 2022 », estime l'Anah. Une bonification de 10 % restera aussi appliquée si le logement sort du statut de passoire thermique. Tandis que la prise en charge par l'État des prestations des Accompagnateurs Rénov' ne changera pas, selon les revenus des propriétaires, et dans la limite de 2 000 euros en faveur des ménages très modestes.

 

Toutefois, le groupe Hellio, spécialisé dans la rénovation énergétique, craint « un vrai coup de frein aux rénovations d'ampleur engagées par les ménages aux revenus supérieurs. En 2025, ces ménages verront leur taux d'aide osciller entre 10 et 20 % en fonction du gain de classe au DPE, alors même qu'ils sont pour la plupart du temps des propriétaires bailleurs qui s'engagent plus facilement dans des projets de rénovation d'ampleur », déplore Pierre-Marie Perrin, directeur des affaires publiques et de la communication du groupe Hellio. « Nous regrettons cette baisse des financements, d'autant plus qu'elle coïncide avec l'entrée en vigueur du calendrier d'interdiction de location des passoires thermiques », rappelle-t-il.

Copropriété : fin du financement pour l'installation d'une chaudière à gaz

Autre ajustement : au 1er janvier 2025, dans le cadre de l'aide MaPrimeRénov' Copropriété, le financement de l'installation de chaudières à gaz, dans les projets de rénovations de copropriété ne sera plus possible, « comme c'est déjà le cas en maison individuelle », indique l'Anah. Une période transitoire est néanmoins programmée, « afin de ne pas bloquer les projets initiés de longue date », ajoute l'agence. Les programmes de travaux intégrant une chaudière fossile adoptés en assemblée générale des copropriétaires au plus tard le 30 juin 2025 pourront être financés, si le dossier de demande d'aide par le syndic est déposé avant le 30 septembre 2025.

En outre, jusqu'au 31 décembre 2026, l'installation ou le renouvellement d'une chaudière à gaz pourra être intégrée dans le calcul du gain énergétique de la copropriété « pour justifier les 35 %, sans que son coût soit pris en charge ».

Tous ces ajustements prévus pour MaPrimeRénov' sont détaillés par l'Anah dans son Panorama des aides à la rénovation pour 2025 (1) à télécharger.

1. Télécharger le Panorama des aides de l'Anah en 2025
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-45247-panorama-aides-anah-renovation-2025.pdf
Tag(s) : #BTP, #Energie, #Environnement
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