La Centrale de Financement alerte donc sur la zone de turbulence que le marché du crédit immobilier s'apprête à traverser et espère que « l'indemnité inflation » de 100€, envisagée par le gouvernement (pour soutenir les Français gagnant moins de 2000€ net par mois), permettra d'éviter d'agrandir la fracture sociale entre les ménages les plus aisés et les primo-accédants, déjà fortement malmenés par la crise sanitaire et les normes du Haut Conseil de la Stabilité Financière (HCSF)...
Premier maillon de la chaîne du crédit immobilier, les primo-accédants subissent la crise de l'énergie de plein fouet. En raison de leurs modestes revenus, ils s'orientent généralement vers des biens situés en-dehors des grandes villes et métropoles. Ces biens, souvent anciens et mal isolés, induisent des dépenses plus soutenues et des travaux d'isolement à réaliser afin de mettre leur logement aux normes du nouveau Diagnostic de Performance Énergétique (DPE)[3].
Avec l'inflation récente des prix des matières premières, l'enveloppe qu'ils doivent aujourd'hui allouer à leur consommation énergétique ainsi qu'au trajet à effectuer en voiture, pour se rendre sur leur lieu de travail, s'élève à environ 200€ par mois. Une somme importante désormais prise en compte par les banques dans le calcul du reste à vivre des emprunteurs. La Centrale de Financement constate d'ores et déjà qu'une partie des demandes de prêts des primo-accédants est refusée, sur la base de ces nouveaux critères de sélection...
"Nous nous apprêtons à traverser une véritable zone de turbulences sur le marché du crédit immobilier : l'écart économique entre les ménages les plus aisés et ceux aux revenus les plus modestes, souvent primo-accédants, risque de s'accentuer et de renforcer le système d'une France à deux vitesses face au crédit immobilier. Nous espérons vivement que l'indemnité proposée par le gouvernement, en complément de la limitation des tarifs réglementés du gaz et de l'électricité, permettra d'y remédier et de maintenir le dynamisme économique de l'un des piliers de l'économie française : l'immobilier ! " déclare Sylvain Lefèvre, président de La Centrale de Financement.
[1] Source : https://www.ecologie.gouv.fr/prix-des-produits-petroliers#scroll-nav__5
[2] Source : https://www.cre.fr/Documents/Presse/Communiques-de-presse/la-cre-constate-une-nouvelle-hausse-du-cout-du-gaz-naturel-importe-entrainant-une-hausse-des-tarifs-reglementes-de-vente-de-gaz-naturel-pour-le-moi
[3] Entrées en vigueur le 1er juillet 2021